Sans sombrer dans le « déclinisme », dans une France disposant par ailleurs de nombreux atouts, force est de constater qu’alors que la crise s’étend aux couches moyennes de la population, la pauvreté progresse en France. Avec près de 9 millions de français vivant avec moins de 1000 euros par mois, 20% des moins de 18 ans vivant en dessous du seuil de pauvreté, près de 4 millions de français mal logés ou carrément sans abri, entre 2 et 3 millions de travailleurs pauvres, entre 15 et 20% de ménages n’ayant pas les moyens de se chauffer correctement, mais encore 20% de nos compatriotes renonçant ou retardant des soins en raison de dépassements trop onéreux pour leur bourse, la pauvreté ne cesse de gagner du terrain dans notre pays. La stagnation de la pauvreté annoncée par nos gouvernants depuis 2012 n’est qu’un trompe l’œil lié au changement de mode de calcul de l’Insee, faisant d’ailleurs que par magie, des personnes pauvres en 2011, ne l’étaient plus en 2012 avec le même revenu ! Dix pour cent de la population française couverte par les minima sociaux, près de 300 millions de repas distribués, près de 800.000 ménages surendettés, 5 à 6 millions de français en situation d’interdit bancaire. Une hausse du nombre de titulaires du RSA …..
Dans notre pays, mais pas seulement, la situation actuelle constitue un renversement de tendance historique, alors que la pauvreté diminuait régulièrement entre 1970 et les années 90, le retour à la hausse à partir de la fin du siècle dernier, est une évidence. La « fameuse » fracture sociale évoquée par Jacques Chirac n’a jamais été réduite. Un logiciel à revoir et sur lequel il est urgent que se penchent ceux que l’on appelle nos « élites dirigeantes » avec plus d’acuité, tant la méthode simpliste souvent prônée, consistant à déshabiller Pierre pour habiller Paul, ne risque guère de suffire à régler le problème.