En 2017, Bordeaux célèbre la Géorgie, pays de contes nourri par sa position entre l’Europe et l’Asie. C’est l’occasion pour la galerie MLS de valoriser le Projet Pirosmani, né de la volonté de deux artistes, géorgien et allemand, Gocha Gulelauri et Hans Scheib. Pirosmani (1862-1918) est un peintre géorgien, autodidacte, primitif et très célèbre dans son pays, considéré comme un artiste majeur. Il a principalement représenté des scènes de la vie quotidienne géorgienne (banquets, scènes champêtres) ainsi que des portraits de scènes mythiques ou politiques. Une maison musée lui est consacrée dans la village où il vécu, Mizraani. Au centre de ce musée, une table construite pour se rassembler boire du thé et parler art. Deux artistes G. Gulerlauri et H. Scheib visitant ce musée montent le projet de rencontre entre artistes européens et géorgiens : « A la table de Pirosmani » voit ainsi le jour, en 2006.

Depuis toutes les 2ème quinzaines d’octobre un groupe d’artistes du monde entier voyagent à travers la Géorgie et présentent deux de leurs œuvres. Des fêtes et de nombreux échanges ont lieu permettant à chacun d’appréhender l’évolution de l’art contemporain des pays représentés. La galerie MLS nous donne à voir peintures et sculptures de 7 artistes (allemands et géorgien). Gocha Gulelauri, géorgien, peint notamment sur Bois et papier des motifs des tapis traditionnels rendant ainsi, un hommage touchant à sa grand-mère. Des corps sous linceul, ou barbelés peints avec une technique mixte sur papier nous évoquent la mort, l’incarcération arbitraire ou encore le repos de la spiritualité. Georges Fricker présente ici des aquarelles figuratives ou non dans des variantes d’ocre évoquant les silhouettes des paysages montagneux géorgiens. Sabine Peuckert s’attache à nous montrer, au travers de ses œuvres associant encre de chine et aquarelle, la douceur des paysages, les maisons géorgiennes toute en tradition. Qu’elles soient surmontées d’antennes de télévision ou de parabole ou encore entourée de poteaux électriques nous rappelle la modernité mise en place de façon anarchique sans véritable respect de la beauté des lieux.

Hans Scheib, berlinois, par ses sculptures imposantes de corps de femmes dont les cheveux sont colorés en rouge, vert, ou jaune ainsi que dans leurs postures cachant leur sexe nous amène à nous poser la question de la place de la femme dans cette Géorgie traditionnelle. Sa vision peut déranger n’en demeure pas moins un travail original se rapprochant des arts premiers. Marion Stille, habituée de la galerie, expose des peintures à l’huile dans différents tons de bleus représentant paysages que l’on peut imaginer agricoles. La Géorgie étant connue comme un des greniers de l’Europe et de la Russie.
Nous vous invitons à découvrir ces œuvres ainsi que bien d’autres à la MLS Galerie, espace datant du XVIIIème. En dépit du fait qu’il y fait bon s’y réfugier en ces températures caniculaires, vous y serez accueilli par de charmantes étudiantes qui vous donneront les clés de cette exposition.