Étape importante de son périple le franchissement du bief de partage est toujours un moment important car si jusque là il était à contre courant, faible certes, maintenant il est dans le sens du courant qui s’écoule vers la Méditerranée.
Pour cette première nuit dans la pente qui le conduit vers la Méditerranée il a planté sa tente à la triple écluse de Laurens après avoir donc franchi le seuil de Naurouze à 189, 43 mètres d’altitude. Le bief de partage se situe entre le PK* 51,632 à la hauteur de l’écluse Océan et le PK* 56,631 de l’écluse Méditerranée soi un bief de 4,999 kilomètres et Gérard avait l’habitude de s’arrêter au Relais de Riquet installé à Labastide-d’Anjou dans le département de l’ Aude, car on est déjà dans l’Aude et qui emprunte son nom à celui qui a fait percer le canal. C’est aussi ce dernier qui a imaginé comment on pouvait alimenter le canal à partir de la Montagne Noire et du Lac de Revel. Gérard Lajournade compte tenu de son tableau de marche savait qu’à l’heure à laquelle il serait à la hauteur du Relais de Riquet, ce dernier serait fermé et c’est donc à Gardouch qu’il a pris un substantiel repas avec au menu : salade de canard, magret à la crème d’ail et duo chocolat orange pour terminer, le tout arrosé par un petit Lezignan-Corbières, Château Étang des Colombes. La région qu’il va traverser maintenant est riche de vin entre Cabardes au Nord et Malepere au Sud, vins qui gagnent à être connus car ils ont la qualité du terroir et la richesse du soleil.
- Bief le Segala
Même avant d’avoir passé Castelnaudary dont il n’est pas si loin il va retrouver un canal dont les berges ont beaucoup souffert avec l’abattage de nombreux platanes dont beaucoup plantés en 1780 avaient l’âge du canal et qui sont contaminés par le Chancre coloré, plus on va vers Béziers et vers la Méditerranée, plus les ravages du Chancre coloré sont important. Pendant un temps le seul moyen de lutte était d’abattre ces arbres et de les bruler pour éviter la propagation de la maladie mais les choses ont évolué car un arbre résistant a été hybridé par l’INRA le platanor mais il semblerait qu’une tracasserie bruxelloise, encore une, ne le rende illégal et que ce dernier n’apporterai pas les résultats escomptés ayant du mal à prendre. Il existe une très nombreuse littérature sur le sujet et il est intéressant de la consulterpour se faire une opinion. En tout état de cause pour restituer ses ombrage au canal il va falloir compter une bonne cinquantaine d’année quelle que soit l’essence employée. Tout ceci est bien dommage car il y a encore pas si longtemps Gérard Lajournade appréciait l’incomparable douceur de pagayer sous les voûtes feuillues du canal du Midi qui offrent aux touristes la possibilité de séjourner à bord de péniches pour des croisières fluviales fort agréables.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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