Bordeaux
Bordeaux est plutôt distant de la ligne Paris Istanbul mais pourtant une ligne additionnelle permettait aux voyageurs au départ de Bordeaux de rejoindre le parcours de l’Orient Express en gare de Milan en suivant le 45e parallèle.
L’histoire des Chemins de Fer, telle qu’on la connaît remonte aux années 1830 en Angleterre et c’est pour ça que nos trains roulent à gauche mais c’est la Belgique et l’Allemagne qui ont été les plus promptes dès 1835 à emboîter le pas de ce moyen de locomotion. En France il fallut attendre les années 1842/1845 pour voir se développer le chemin de fer et l’idée même de joindre les rivages du Bosphore depuis Paris sans être amené à emprunter différents attelages était de l’ordre du rêve à cette époque ou malgré tout l’industrialisation était en plein essort. Pour y parvenir cela a pris du temps mais déjà le premier voyage historique de 1883 est la porte qui s’ouvre vers les espaces européens. Ce n’est qu’en 1891 avec le développement du réseau ferroviaire que le trajet vers Constantinople se fait sans rupture de charge ni transbordement et c’est ainsi que l’Express d’Orient devient à cette date l’Orient Express. L’idée de ce train de luxe trans européen est née dans l’imagination d’un ingénieur Belge Georges Nagelmakers qui découvre en Amérique les voitures lits des trains Pullmans et il va fonder La Compagnie des Wagons-Lits et des Grands Express européens pour mettre son idée à exécution. Le voyage de 1883 se fera donc au départ de la gare de Strasbourg devenue depuis gare de l’Est et sa partie strictement ferroviaire le conduira à Strasbourg, Karlsruhe, Stuttgart, Ulm, Munich, Vienne Budapest, Bucarest jusqu’au port de Giugewo avant de rejoindre Constantinople en empruntant aussi le bateau, ce qui en a fait une première un peu compliquée mais la suite a été glorieuse et a attiré les grands de ce monde. L’Orient Express a servi de décor à des roman et des films.
- Le convoi quitte Bordeaux Saint Jean
Le parcours de l’Orient Express a varié au grès du temps et si historiquement c’est la voie du Nord qui a été la première ouverte pour traverser l’Europe et rejoindre Constantinople, officiellement Istanbul depuis le 28 mars 1930, la voie du Sud n’a pas beaucoup tardé à suivre. Après le percement du tunnel du Simplon en 1905 l’itinéraire Sud a été envisagé et c’est ainsi qu’en 1919 la voie du Sud s’ouvre sous le nom du Simplon Orient Express qui au départ de Paris et même au départ de l’Angleterre conduit à Constantinople via Turin, Milan, Venise, Belgrade et Sofia, cette desserte va exister de 1919 à 1939 puis de 1945 à 1962 pour devenir le Direct Orient Express jusqu’en 1977. Pour sa part la voie du Nord est restée desservie sous le nom Orient-Express (1883–1914, 1919–1939, 1945–1962, avec liaison maritime en mer Noire pendant 6 ans jusqu’en 1889). Selon les villes reliées ces trains portaient différents noms comme le Londres Athènes qui s’appelait l’Alberg Orient Express. Bordeaux était relié à l’Orient Express de la voie du Sud et donc avec le Simplon Orient Express, là où les voitures couchettes s’accrochant à Milan pour rejoindre Istanbul après avoir traversé la France depuis Bordeaux d’Ouest en Est en passant par Lyon et allant donc s’accrocher en gare de Milan pour former train. Les trains ont une certaine propension à porter des noms spécifiques comme Le train Bleu (Calais - Côte d’Azur), le Mistral (Paris - Lyon) Le capitole (Paris - Toulouse) surtout quand il s’agit de trains de luxe. Progressivement abandonnés pour des raisons économiques les trains de luxe semblent revenir dans l’air du temps et par sa filiale CIWL, la SNCF se tourne progressivement vers la croisière ferroviaire qui malheureusement a mal tourné pour French Rail Cruises qui faisait rouler sur le réseau Sud-Ouest de la SNCF (entre Bordeaux, Sarlat, Albi, Carcassonne et Toulouse) un luxueux autorail comprenant un espace salon de 22 places et un bar-fumoir. La société n’a pu faire face à la baisse importante à partir du 11 septembre 2001 du nombre de touristes américains et japonais en France et a renoncé en 2004. Dommage !

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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