Bordeaux
Après un mois de séjour sur la place des Quinconces de Bordeaux, le cirque Arlette Gruss a mis les voiles le dimanche 19 janvier. C’est à La Rochelle que se poursuivra sa tournée française.
Après le spectacle L’étoile en héritage en 2019, c’est avec un tout nouveau show que le cirque Arlette Gruss avait posé ses valises sur la place des Quinconces le vendredi 20 décembre dernier. Pour fêter ses 35 ans d’existence, il a fait peau neuve et a proposé à son public une nouvelle histoire : Bêtes de Cirque. Pendant près d’1h30, une trentaine d’artistes ont défilé sur la piste avec des numéros tous plus impressionnants les uns que les autres. Entre acrobaties, magie, danse, trampoline, cerceaux aériens et dressage d’animaux, le public ne savait plus où donner de la tête. Mais si pour la majorité, le cirque est un moyen de passer un bon moment en famille, pour d’autres il est signe de maltraitance animale. Présentant cette année un spectacle avec des chevaux, des fauves et des ragondins, le cirque Arlette Gruss a dû faire face à des revendications. Pour certains, il même fait dans la provocation en accolant sur l’affiche de son spectacle « Bêtes de Cirque » le visage d’un clown et celui d’un lion.
- Numéro d’acrobates
Le dimanche 12 janvier 2020, l’association ACTA Gironde a organisé une manifestation sur la place des Quinconces pour alerter sur la captivité d’animaux sauvages dans les cirques, « pratique encore trop rependue dans notre pays » annonçait un des militants. ACTA Gironde (Agir Contre la Torture Animale) est une association qui a été créé en 2005 par deux militants bordelais. Aujourd’hui elle a pour but la remise en question du statut des animaux dans notre société et elle lutte contre le spécisme, c’est-à-dire la discrimination liée à l’espèce. Munis de pancartes et de mégaphones, c’est une trentaine de militants qui ont répondu à l’appel de l’association. Présents sur les Quinconques à partir de 14 h, ils sont allés à la rencontre des personnes pour dénoncer l’exploitation des animaux de cirque itinérants. Si leurs échanges avec le public ont été très partagés, celui avec les circassiens a été clair : les deux partis étaient en désaccord. D’un côté les militants, bien décidés à faire entendre leurs idées au plus grand nombre de personnes et de l’autre les circassiens impuissants face à un tel mouvement de foule. Après une brève altercation, les circassiens ont finalement décidé de montrer les installations des animaux. ACTA a ainsi pu se faire sa propre opinion des conditions de vie de ces derniers. Elle en est arrivée à la conclusion que les animaux manquent cruellement d’espace et que malgré des mesures prises par certains cirques, la place de ses animaux reste dans la nature. À l’origine, les cirques n’avaient pas d’animaux sauvages, les chevaux étant au centre du cirque moderne. C’est à la fin du XIXème siècle, plus de 100 ans après l’avènement du cirque moderne, que sont apparus les animaux sauvages. Mais alors devons-nous revenir sur un modèle de cirque comme autrefois, sans animaux sauvages ? C’est ce pour quoi lutte l’association ACTA et bien d’autres.
- Militants devant le cirque
C’est le cirque Arlette Gruss qui a fait les frais de cette manifestation en ce mois de janvier, mais ce n’est pas le seul. En décembre dernier, c’est le cirque Médrano installé à l’hippodrome du Bouscat qui avait dû faire face à ces revendications. Proposant des numéros avec des éléphants et des fauves, il a principalement été accusé de maltraitance animale. De leur côté, les circassiens appellent à une prise de conscience du public. « C’est notre métier et les animaux sont une grosse source de revenus puisqu’ils nous permettent de faire de la publicité pour notre cirque » expliquait Frédo DOUCHET, responsable du cirque Nicolas Zavatta-Douchet (invité par le cirque Médrano). De plus, les cirques français font face à une dure réglementation leur empêchant de faire n’importe quoi avec leurs animaux. Mais les éthologues sont formels, la vie en captivité n’est pas du tout adaptée à un animal sauvage. Alors que faire pour remédier à ce problème ? Si quelques villes ont déjà refusé d’accueillir des cirques avec des animaux, ce n’est pas encore le cas de Bordeaux.

Ecrit par Sara Vigouroux
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