Alors qu’« Astérix et Obélix : l’empire du milieu » est attendu comme le film référence pour relancer le cinéma français après la crise du Covid, le blockbuster a vu trop grand et se présente comme une déception majeure pour le public.
Quel échec… Si sur le papier le film peut en faire rêver plus d’un, à l’écran, c’est une autre paire de manches. Une adaptation bâclée, à certains moments, un jeu d’acteur d’une qualité parfois médiocre qui pose questions, un nombre trop important de stars en guise d’invités, « Astérix et Obélix : l’empire du milieu » de Guillaume Canet se présente comme un film décevant de par le résultat final et les ambitions qu’il arborait.
Sorti le premier février, le film affiche dors et déjà le meilleur démarrage pour un film français depuis plus de 10 ans avec 463 026 entrées en 3 jours. Une aubaine pour l’industrie du cinéma français qui voit en ce long-métrage un potentiel à relancer, non seulement cette franchise de renom, mais aussi l’entièreté du cinéma français, en faisant de ce film l’ambassadeur d’un renouveau, tant attendu. « Astérix et Obélix : l’Empire du milieu » n’est pas au rendez-vous au niveau de la qualité cinématographique proposée aux spectateurs.
Et pour cause, Guillaume Canet a vu trop grand dans son ambition de Blockbuster « Made in France ». Avec un budget pharaonique de 65 millions d’euros, et un casting exceptionnel, le réalisateur avait la place d’adapter de la meilleure des manières les aventures des personnages d’Uderzo et Goscinny. Mais cette volonté de se surpasser afin d’époustoufler les spectateurs a poussé l’œuvre dans l’excès qui se remarque à l’écran. Le nombre débordant de célébrités plonge l’adaptation dans une succession de passages ratés, où chaque personnage cherche à avoir son moment de gloire et sa réplique phare. Cependant, la magie n’opère pas. L’humour s’avère peut juste, et de trop à certains moments, avec une accumulation de tentatives de « vannes » qui en deviennent presque lourdes pour le spectateur. Un scénario plus que bancale et de nombreux personnages ratés à l’image d’un Vincent Cassel décevant dans le rôle de Jules César, ou encore de Marion Cotillard dans le rôle anecdotique de Cléopâtre rendent l’oeuvre difficilement appréciable.
Pourtant, aucun doute sur le fait que le film fonctionnera et fera de nombreuses entrées. Cela va permettre au cinéma français de rebondir après une crise sanitaire destructrice pour les créateurs et artistes français. Un aspect positif malgré la mauvaise proposition faite au public. Comme quoi, la quantité peut facilement faire oublier la qualité.
- Guillaume Canet dans le rôle d’Astérix et Gilles Lelouche dans le rôle d’Obélix
Cependant, certains rôles sortent du lot et nous rappellent le potentiel du film. José Garcia, véritable atout comique dans son rôle de Biopix, script de César, ou encore Orelsan en Titanix, guide maritime, sont des personnages drôles, hauts en couleur et qui rentrent parfaitement dans l’esprit de la BD et des bonnes adaptations cinématographiques précédentes. Un exemple d’une part de réussite dans un film globalement décevant, qui nous prouve qu’il était possible de créer et de gérer des personnages comme ces deux-là.
SYNOPSIS
L’impératrice de Chine est emprisonnée suite à un coup d’état fomenté par Deng Tsin Quin, un prince félon. La princesse Fu Yi, fille unique de l’impératrice, part en Gaule chercher l’aide d’Astérix et Obélix. Les deux inséparables Gaulois acceptent bien sûr d’aider la princesse à sauver sa mère et libérer son pays, et partent pour une grande aventure vers la Chine. Seulement, César et sa puissante armée, toujours en soif de conquêtes, ont eux aussi pris la direction de l’Empire du Milieu.

Ecrit par Tom Martorelli
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