Bordeaux
Après l’accueil peu chaleureux reçu au Mans, le quartier du Palais des Congrès était entièrement bouclé comme pour une prise d’otage lors de l’inauguration de ce Vinexpo 2015. Il fallait vraiment montrer patte blanche pour pouvoir s’approcher de cette visite inaugurale en présence du chef de l’Etat Français.
C’est Alain juppé qui a reçu François Hollande qui avait un programme chargé pour cette grande première bordelaise et qui dès son arrivée a tenu une réunion avec des professionnels viticoles avant de passer aux discours d’usage dans la grande salle du Palais des Congrès protégée comme une forteresse. Bien sur tout le monde attendait ce qu’il allait dire sur ce semblant de remise en cause de la Loi Evin avec l’amendement de la loi Macron qui a fait sortir la Ministre de la Santé de ses gonds. Il a précisé qu’il ne fallait pas détricoter la loi Evin et il n’a pas spécialement précisé le fond de sa pensée, un bon premier secrétaire à la recherche de la synthèse. Il sent bien que la viticulture est un secteur économique sensible d’autant que c’est un domaine où la France fait preuve d’excellence et il n’y en a pas foule. L’équilibre est fragile et il ne faut le rompre mais il est évident qu’il y a un fossé entre le vin et les "alcools forts" et les jeunes ne se "piquent" pas le nez au Rosé mais plus à la Vodka ou au Whisky. Il est injuste de faire subir des contraintes à des petits viticulteurs qui ont bien du mal a s’en sortir face à des grands groupes qui font feu de tout bois pour promouvoir leurs produits fortement alcoolisés..
Alain Juppé a pour sa part rappeler le rôle de l’œnotourisme dans le développement global du tourisme en France et l’intérêt qu’il suscite avec les développements autour du tourisme fluvial. Après avoir rapidement arpenté quelques centaines de mètres du salon pour rendre visite aux vins de Bordeaux et aux vins de Corse, François Hollande a ensuite pris la route pour aller déjeuner avec les vignerons de la plus grande cave coopérative de France à Marcillac où il était invité à l’occasion de cette venue en Gironde. Cette poignée d’heures passée à Bordeaux avait un côté inédit dans la mesure où on a pu voir côte à côte deux candidats potentiels de la prochaine présidentielle qui sont tous deux activement en campagne. L’un à la reconquête d’un électorat qui le fuit suite a ses renoncements successifs l’autre qui s’échine à obtenir une primaire ouverte au sein de son parti. Pour Alain Rousset la préoccupation majeure est de préparer le vignoble à relever le défi du réchauffement climatique car on sait que les cépages produisent leur meilleures qualités dans les aires de productions les plus septentrionales. A l’allure où c’est parti dans le réchauffement on peu considérer que dans 30 ans la région produira du Gris de Boulaouane, mais la tendance n’est elle pas au rosé ?

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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