Paul Vinot, président de la LGP Bordeaux.

Photo Marine Reynier

« Madame la garde des sceaux, nous vous félicitons d’avoir gardé le cap ! », annonçait Pascale Got, députée socialiste du Médoc, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée mardi après-midi. Christiane Taubira a été partout en France, félicitée de l’investissement dont elle a fait preuve pour l’aboutissement de cette loi. Malgré l’opposition qui continuait à se prononcer, l’ouverture du mariage aux couples de même sexe marque aujourd’hui une avancée démocratique majeure pour la France, que nombre d’autres pays avaient déjà franchi depuis plusieurs années. Comme l’expliquait aussi la ministre de la Santé, Marisol Touraine, « à partir d’aujourd’hui, chacun a la liberté de ne pas se marier ».

À Bordeaux, les militants qui n’ont pas démérité depuis leur première mobilisation en fin d’année dernière, s’étaient réunis mardi soir place Fernand Lafargue pour fêter le vote solennel de la loi. Unanimement, les coeurs étaient emplis de joie, de fierté, après cette longue bataille. Paul Vinot, président de la LGP Bordeaux (Lesbian & Gay Pride), de rappeler que le combat n’est pas pour autant terminé : il s’agit désormais de continuer à lutter contre la violence qui découle de l’homophobie ambiante. Les manifestations successives des opposants au mariage pour tous ont bel et bien participé à la montée progressive de la violence verbale et physique envers les personnes homosexuelles. Il est désormais question de palier ce phénomène alors qu’un homosexuel sur quatre a déjà été agressé physiquement en raison de son orientation sexuelle (estimation du gouvernement).

D’après Christiane Taubira, les premiers mariages seront célébrés dès le mois de juin. Isabelle et Catherine, militantes au sein de l’association « Enfants d’Arc-en-ciel », se marieront dans les prochains mois grace à la loi qui vient d’être votée. Heureuses et soulagées, elles pourront toutes deux « apporter une vraie protection juridique à leur fils ». À l’automne prochain, les deux femmes se marieront en famille et célèbreront leur union dans les mêmes conditions que les couples hétérosexuels.

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