Bordeaux
En fait c’est une phalange socialiste élargie à la CUB qui a présenté ses vœux au Plana, place de la Victoire avec le blanquefortais Vincent Feltesse, le pessacais Alain Rousset et Philippe Madrelle de Carbon-Blanc . Une intention réelle dans tout ça et beaucoup de symbolisme avec le lieu et les nombreux élus rassemblés mais est ce que ce sera suffisant pour ne pas se réduire aux trente quatre pour cent d’Alain Rousset acquis au premier tour du dernier combat municipal, l’avenir le dira.
Il ne faut pas s’y tromper la bataille des municipales est véritablement engagée et chacun y met les ingrédients qu’il juge nécessaires et ce n’est pas faire mystère qu’un des arguments moteurs sera le rassemblement et l’unité aussi bien d’un côté que de l’autre, unité qui du reste se fissure à gauche comme à droite et elle se fera dans la plus totale hypocrisie.
- photo Bordeaux Gazette - Jean-Christophe Aronoff
Les socialistes auront surement fort à faire avec la dégringolade dans les sondages qui malheureusement ne sont pas en train de se stabiliser et l’UMP qui devra sortir la "sécotine" voire "l’araldite"pour recoller les morceaux. On est parti pour quinze mois de campagne électorale qui vont agiter les microcosmes citadins de Landerneau aux Saintes Marie de la Mer et de Ciboure ou on ne danse pas forcément le boléro à Nieppe en Flandres et ce ne sera surement pas à fleurets mouchetés. A l’écoute des différents orateurs on a bien compris que c’était bel et bien le coup d’envoi de la campagne municipale qui était donné par les socialistes bordelais et associés. Il ne fait plus aucun doute si tant est que l’on ait pu en avoir un, après l’éviction brutale d’Emmanuelle Ajon que c’est Vincent Feltesse qui ira à la bataille. Du reste Alain Rousset a évoqué le souvenir cuisant qu’il avait de la dernière municipale à Bordeaux et il a prévenu Vincent Feltesse que ce ne serait pas forcément facile malgré les 57% de François Hollande sur Bordeaux en juin 2012. En 2007 Ségolène Royale l’avait emporté avec 52,44% des voix face à Nicolas Sarkozy sur Bordeaux ce qui n’a pas empêcher Alain Juppé de l’emporter dès le premier tour en 2008 avec 56, 62% des suffrages, alors pour faire un score il va falloir "mouiller la chemise" d’autant qu’en face on n’a pas envie de se laisser faire et qu’on est pas "sans biscuits". C’est Jacques Respaud qui a ouvert le feu après que Matthieu Rouveyre ait obtenu un silence relatif des plus de 150 présents, rappelant l’historique depuis l’arrivée d’Alain Juppé en 1995 alors que le système bordelais était entièrement dans les mains de la droite.
- photo Bordeaux Gazette - Jean-Christophe Aronoff
Sandrine Dousset a pris la parole pour se féliciter d’être à cette grande première et c’est Philippe Madrelle qui a suivi en faisant remonter l’Histoire à l’époque de ses trente ans quand il est devenu député pour la première fois, en mesurant le chemin parcouru depuis ce temps là et en concluant sur une citation de René Char "L’espérance désaltère la réalité". Alain Rousset a à son tour pris la parole pour dire qu’il partageait entièrement les propos de Philippe Madrelle avant de céder la parole à Vincent Feltesse. Celui-ci a clairement donné les axes de la campagne en s’appuyant sur le fait de commencer tôt, de rassembler, de s’appuyer sur des valeurs et bâtir un projet. La campagne des galette républicaine va s’ouvrir et celle qui va avoir le plus de goût a n’en pas douter sera celle de Sandrine Dousset sur la première circonscription qui succède à Auguste Blanqui après 153 ans de représentation de droite.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
Recherche
Sur le même sujet
Bordeaux Gazette Annuaire
