Le débat de la présidentielle organisé conjointement par France 2 et TF1 a fait vibrer les français ce mercredi. À Bordeaux, les militants socialistes étaient réunis au siège girondin du PS pour suivre attentivement la rencontre entre François Hollande et Nicolas Sarkozy.
C’est le candidat socialiste, qui a ouvert le duel tant attendu, sur le thème de l’économie. Et il n’a fallu que quelques minutes à Nicolas Sarkozy pour contredire son adversaire : « les chiffres que vous avez donné Monsieur Hollande, ils sont faux », lance le candidat UMP. Mais Hollande ne se laisse pas abattre, et comme il avait été pronostiqué par certains commentateurs, le candidat socialiste a entraîné son interlocuteur sur le bilan de son mandat. Puisque le candidat sortant n’a pas tenu ses prévisions avancées en 2007, le taux de chômage promis de quelques 5% est en fait passé à près de 10% : « vous avez été en retard, d’où l’ampleur du chômage », ajoute le candidat PS.
« La TVA sociale va plomber le pouvoir d’achat des ménages »
Pour relancer l’économie du pays et combler le déficit public, les deux candidats adoptent une vision totalement différente. Alors que Nicolas Sarkozy avait annoncé en fin de son mandat la mise en application d’une nouvelle TVA dite « sociale », le candidat socialiste propose de ne pas amputer le pouvoir d’achat des ménages, mais au contraire de faire participer plus activement les plus riches. Alors pour Hollande, il est clair que la réforme annoncée par Sarkozy ne fera qu’aggraver la baisse croissante du pouvoir d’achat des français ; s’il est élu, il promet de l’abroger. Société, immigration et énergie sont ensuite abordés par les deux candidats. Le président sortant se satisfait de son bilan, pour une période de « crise » ; il joue principalement sur son expérience et sa collaboration internationale : « j’ai participé à tous les sommets européens », explique-t-il. Somme toute, les tacles fusent des deux côtés. Hollande dénonce le bilan de Sarkozy « particulièrement lourd » alors que le second pointe du doigt « mensonge, peur et calomnie » chez son adversaire. Lors de leurs conclusions respectives, le candidat UMP rappelle qu’il veut « parler aux électeurs de Marine Le Pen », tandis que François Hollande se veut rassembleur, il veut « que tous les français reprennent force et espoir ».
Hollande assure « une prestation assez claire et précise »
Ludovic Freygefond, vice président de la CUB et secrétaire fédéral du PS en gironde, était venu assister auprès des jeunes socialistes à la retransmission du grand débat au siège bordelais du parti. « Hollande s’est exprimé avec une très grande clarté », commente-t-il. « Je remarque d’ailleurs que ce soir, il n’y a eu que les propositions de François Hollande. Nicolas Sarkozy n’a pas fait, ou que très peu de propositions ». Pour lui, ce débat a seulement « renforcé la conviction de beaucoup d’électeurs » ; puisque ces événements n’ont jamais réellement changé les prévisions de scrutin. « Ce soir, on a eu affaire à un président de la République énervé, qui n’a pas su maîtriser ses nerfs », conclut Ludovic Freygefond.
« On va continuer la mobilisation jusqu’à vendredi minuit »
Les jeunes socialistes sont réjouis de cette rencontre ; pour Laura Slimani, animatrice fédérale du MJS, l’enjeu était « de voir si véritablement François Hollande avait la carrure requise ». Il était nécessaire de juger de la capacité de François Hollande à se confronter à un adversaire tel que Nicolas Sarkozy. Et pour elle, « le défi a été relevé ». Pour autant, ce débat n’a pas signé la fin de la mobilisation : « on a encore des actions de prévues demain (jeudi) et toute la journée de vendredi ». Globalement, à quatre jours du scrutin, les jeunes socialistes sont très enthousiastes. Simon Labouyrie, photographe national du MJS confesse son engouement : « rien n’est jamais gagné d’avance, mais on peut être confiants. Si Nicolas Sarkozy attendait tant que ça du débat, et qu’au final il ne lui a pas apporté tant de choses, je pense que c’est quand même assez bien partit, et que la victoire sera pour nous dans quatre jours », conclut-t-il.

Ecrit par Nicolas Pastor
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