Après les deux ans de gâchis fiscal qui ont entrainé des privations insupportables pour tous les français au nom de la condamnation tonitruante des "riches" par l’actuel Président au début de son mandat, nous voilà dans une situation diamétralement inverse avec une nouvelle équipe ministérielle "socio-libérale", en pleine fronde. Pour compenser la rébellion interne de son propre parti suite à ce revirement éhonté, le premier ministre a décidé d’une mesurette populiste de dernière heure. Ainsi, il a brutalement décidé de supprimer la première tranche d’impôts afin de calmer au dernier moment les opposants socialistes et obtenir de justesse le renouvèlement du vote de confiance de l’Assemblée Nationale, lors de sa récente consultation.
Notons que cette proposition de suppression d’une tranche fiscale isolée est arbitraire et totalement injuste puisque les contribuables qui se trouvent juste au-dessus de son plafond sont évidemment pénalisés et démotivés de travailler plus, pour gagner finalement moins. Par ailleurs, aucune explication n’a été donnée sur le financement, soudainement magique en pleine crise économique, d’une telle amputation du budget de l’état.
Dans de telles circonstances gravissimes, comment comprendre l’effarante timidité des journalistes lors de la dernière conférence de presse présidentielle ? A l’heure où le chômage s’accroît, où les « sans dents » se multiplient, où le SMIC, jugé beaucoup trop élevé par le MEDEF, ne permet pas de subsister, où la colère des agriculteurs bretons commence à embraser la France, aucun d’entre eux n’a osé évoqué le moindre problème ! Face à un Président-comédien, récitant scolairement son discours et ses réponses préfabriquées, ce retour des "godillots médiatiques" annonce-t-il un nouveau 1968, en pire ?
N’est-il pas difficile d’imaginer que cette mise en scène télégénique à but soporifique du Chef d’état n’a pas été le fruit d’une soigneuse sélection préalable en fonction des thèmes des questions et du conditionnement des intervenants ?
En son temps, le courageux Socrate, confronté à une telle parodie démocratique du gouvernement d’Athènes, n’a pas hésité à boire la cigüe... Pour ma modeste part à mon âge avancé, je me contenterai de quelques ruades verbales désespérées… Qu’en est-il pour la votre ?

Ecrit par Georges S. Zeiller
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