Bordeaux

Alain Juppé mène l’Enquête à la recherche de l’ ADN Culturel de Bordeaux

Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil ayant été chargés par Alain Juppé d’organiser une journée de réflexion sur l’intérêt, l’opportunité, la teneur, etc …… Bref sur le pourquoi et le comment d’un grand événement culturel à Bordeaux. C’est dans un Muséum d’Histoire Naturelle sombre, aux murs gris délavés, quelque peu Fellinien, tout à fait dans son jus, et de plus vidé de ses occupants habituels, cadre finalement très adapté à la nature de l’événement, que le visiteur d’un jour a pu prendre la parole (Speaker’s corner), écouter des conférences, débattre, assister à des concerts, boire un café, ou encore regarder des films projetés au plafond allongé sur des coussins, et j’en passe ….



De jeunes hôtesses et hôtes répondent aux interrogations des curieux, distribuent des questionnaires sur le thème qui nous rassemble, tout en arborant un t-shirt orné d’un renard. Mais quel renard pourrait d’ailleurs faire la synthèse de tout ce qui a pu se dire lors des nombreux débats proposés.

Didier Fusillier
photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque

Que de questions pertinentes ! Que de visions multiples et variées, « de quoi désespérer de parvenir à rassembler ce qui est épars ». Mais pourquoi donc vouloir à tout prix que Bordeaux organise un grand évènement ? A qui cela serait-il réellement utile ? Aux élus de la municipalité, au rayonnement de la Ville ou au bien être quotidien des habitants ? La notion Evénèment culturel ne relève-t-elle pas plus de l’évènementiel que du culturel ? Pourquoi un grand évènement ? C’est quoi un grand événement ? Et pourquoi faut-il qu’il soit grand ? Didier Fusillier, directeur de « Lille 3000 », nous précise qu’il n’y a aucune recette pour réussir un tel événement, mais qu’il doit cependant être aussi une fête. Jean-Marc Adolphe, directeur de la revue « Mouvement » doute fort de la pertinence d’un événement plaqué tel qu’ Evento, et voit beaucoup mieux son coût consacré à un programme d’éducation artistique. Jean-Louis Bonnin, ex directeur des affaires culturelles de Nantes nous explique qu’un événement de cette envergure ne peut exister sans une politique culturelle existante, politique visant à favoriser l’émergence d’artistes locaux. Nous n’aurons malheureusement pas le temps d’un assez long débat pour creuser plus profondément ces sillons. Selon Jean-Jacques Aillagon : « L’expression évènement culturel ne convient pas. Un événement étant par définition quelque chose d’exceptionnel, et la culture est par définition une exception ».
L’abécédaire rédigé par J.PH. Clairac et Olivier Deloeuil, affiché dans la salle de conférence du 2ème étage n’élude aucune des principales questions que le sujet du jour peut susciter, et constitue à mon avis un document digne du plus grand intérêt. On nous y parle parmi de nombreuses suggestions et hypothèses, d’un Maire qui n’aurait peut-être pas encore déterminé l’espace culturel et artistique qui serait le sien, et n’aurait pas encore rencontré le partenaire culturel nécessaire à la réalisation de cet évènement. Mais encore d’un évènement qui ne doit pas jouer les utilités, mais offrir à chacun une poésie, une rencontre possible et un supplément d’âme. Plus loin, d’une ville à l’élégance patrimoniale discrète, ville de tolérance et d’humanisme, intellectuelle sans oublier d’être hédoniste, plus que jamais tournée vers son fleuve, mais peut-être pas très prédestinée à l’évènementiel.

photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque

Bref, une série de remarques pertinentes et multiples à explorer au plus vite. Ces deux jeunes gens ont vraiment bien travaillé, leur mission est accomplie ! Parmi " les acteurs culturels, les cultureux et autres publics présents", les représentants d’un « off » arpentaient aussi les lieux. Une contre-enquête sera communiquée à tous les candidats aux Municipales de 2014. Indépendamment des diverses façons de penser et de concevoir la culture tant au niveau du « on » que du « off », il semble bien que cet événement d’un jour, ce questionnement collectif, ait permis de toucher du doigt que contrairement à ce qui est vrai pour l’ADN urbain de la Ville que nous connaissons de mieux en mieux, l’ADN culturel de Bordeaux reste encore assez mal connu des Bordelais eux-mêmes. Le décryptage patient des séquences de notre Acide DésoxyriboNucléique (ADN) culturel me semble conseillé, car il nous donnera peut-être accès à un évènement qui tout en étant d’envergure, collera au plus près de l’identité bordelaise. Identité qui nous relie tous, qui concrétise notre attachement à Bordeaux et nos solidarités encore imparfaites. Dans une ville où quoiqu’en disent les grincheux, l’offre culturelle au quotidien est multiple, riche et variée, sauf pour les ignorants et ceux qui refusent de voir, organiser un évènement culturel fédérateur, à la mesure de tous les bordelais est une toute autre affaire. La tâche est difficile, beaucoup y réfléchissent, notre Maire, organisateur et spectateur attentif de cette journée de réflexion, semble bien être d’ailleurs le premier à avoir pris conscience du travail qu’il reste à faire. Puissions-nous, tout en évitant la précipitation et l’intolérance, trouver quelques réponses collectives à cette quête. Notre chère ville et ses habitants en seront ravis !

Ecrit par Dominique Mirassou


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