Portets

Marie-Antoinette a probablement été la Reine la plus diffamée de toute l’histoire de France ; Si on ne lui a imputé aucun crime, on l’a accusée de tous les vices et de toutes les trahisons. Au jourd’hui encore, les historiens, qu’ils soient de droite ou de gauche se déchirent à son sujet, les uns prétendant que ce fut une sainte vilipendée par les Francs-maçons, les autres affirmant qu’elle était une Messaline. Une étude intime du personnage, quelques souvenirs familiaux et quelques témoignages vécus permettent de se faire une idée différente, et pour tout dire intermédiaire, après une visite au château de Mongenan. On la rencontre au moment du premier ministère Necker, quand éclate la guerre d’indépendance des Etats Unis et que se noue son amour pour Fersen. Et on la suit à travers portraits, lettres, robes, jardins, quasiment jusqu’à l’échafaud. L’impression qu’elle laisse est contrastée. Celle d’une femme incontestablement belle et charmeuse, n’en faisant qu’à sa tête, qui désirait ardemment que son mari l’aime et la satisfasse, ce dont Louis XVI fut toujours incapable et d’autant plus honteux, s’ébrouant dans les plaisirs et les amitiés douteuses qui lui étaient unanimement reprochés par la vieille noblesse de France, par les diplomates, par les ministres, par la cour d’Autriche et enfin par le peuple quand il découvrit tardivement tout ce qu’on racontait sur elle.
Mais que racontait-on exactement ? Une bibliothèque entière et son enfer ne suffiraient pas à relater l’incroyable spectre de toutes les médisances : goût du jeu, homosexualité, vie dissolue, dépenses inconsidérées, incapacité à tenir son rang et pour finir haute trahison. Les pamphlets qu’on a rédigés contre elle sont innombrables, et parfois troussés d’une plume alerte, Mirabeau, peut-être Beaumarchais, Théveneau de Morande, Calonne, Pidansat de Mairobert, Sébastien Mercier, Restif de la Bretonne. Il en est en vers, en prose, en dessins tous plus pornographiques les uns que les autres. Ces libelles faisaient hurler de rire jusqu’à ce qu’ils ne fassent plus rire du tout ceux qui l’accompagnèrent sur l’échafaud. Florence Mothe a exhumé en grand nombre ces textes "qu’on ne lit que d’une main". Elle leur consacrera la conférence qu’elle donnera le dimanche 30 juin à 17 h au château de Mongenan et tentera de tracer un portrait à peu près ressemblant de cette reine si aimée, si détestée et peut-être si mal comprise.
Renseignements : Château de Mongenan 05 56 67 18 11
Visite du musée du XVIIIème siècle à partir de 14 h,
conférence à 17 h
suivie de la dégustation gourmande des vins du domaine.
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