Durant des années, on fit mine de ne pas le voir. Et pourtant, force est bien de constater que l’homosexualité est un thème majeur dans l’œuvre de Montherlant ; Une homosexualité qui va marquer son enfance avec son renvoi du collège à l’âge de treize ans, une homosexualité qui se double d’une franche aversion pour les femmes : "Vous saurez à quoi vous avez échappé en ne m’épousant pas" écrira-t-il à une de ses rares conquêtes féminines, une homosexualité qui se double d’un orgueil et d’un narcissisme intenses qui sont peut-être seulement la peur qu’il a de l’autre. Dans chacune de ses œuvres, théâtre ou roman, Montherlant n’a fait que parler de lui-même et que s’interroger, à la manière des auteurs du Grand Siècle pour lesquels le délabyrinthage de l’âme avait des douceurs infinies. Ces interrogations sont-elles passées de mode où ont-elles, au contraire, repris des couleurs depuis que l’homosexualité n’est plus prohibée, tout au moins dans les textes ? C’est à ce sujet brûlant que sera consacrée dimanche 28 juillet à 17 h au château de Mongenan la conférence-lecture théâtrale qu’animera Florence Mothe en compagnie de plusieurs comédiens. "Le songe", "Les garçons", lais aussi beaucoup de textes moins connus seront livrés à la réflexion des spectateurs qui se demandent sans doute parfois où se situe cette frontière ténue entre l’homosexualité et l’hétérosexualité , et ont quelque mal à comprendre comment ces "mœurs antiques" si largement répandues à toutes les époques, ont procuré tant de chagrin, tant de douleurs et tant d’incompréhension.
Renseignements : Château de Mongenan 33640 Portets, 05 56 67 18 11
Visite à partir de 14 h.
Spectacle suivi de la dégustation gourmande des vins du domaine.