Bordeaux

C’est un beau cadeau de Noël que vient de faire la Société des Amis au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux en lui offrant une peinture de Jean-Baptiste Greuze, L’Inconsolable, acquise auprès de Nicolas Schwed à Paris. L’œuvre a appartenu au comte de Vaudreuil, l’un des grands collectionneurs de la seconde moitié du XVIIIe siècle : le catalogue de sa vente, le 26 novembre 1787 (lot n° 100), où l’on trouvait également deux dessins et quatre autre peintures de Greuze, la décrit ainsi (les dimensions correspondent) : « Une jeune fille vêtue de deuil, & dans la plus grande douleur ; sa tête penchée est appuyée auprès d’une urne. La beauté des formes & la vérité du ton, distinguent toujours les ouvrages variés & inappréciables de cet Artiste ».
Ce type de tête d’expression, où une jeune fille laisse paraître ses états d’âme, est fréquent chez Greuze dont on connaît le goût pour les scènes sentimentales et édifiantes. Les musées, français et étrangers, peuvent en montrer plusieurs, en général dans les mêmes dimensions. On citera, par exemple, à Montpellier, la Jeune fille aux mains jointes, au Musée Cognacq-Jay, Tête de jeune fille ou au Metropolitan Museum Tête de jeune femme... Par ailleurs, l’artiste traita d’autres fois le sujet de la jeune femme endeuillée : la Wallace Collection conserve un tableau représentant une Veuve inconsolable, assise dans un fauteuil, éplorée devant le buste de son époux disparu. Il est cependant probable que dans le tableau offert à Bordeaux il s’agisse plutôt, compte tenu du jeune âge du modèle, d’une enfant se lamentant sur la perte d’un père que d’une femme sur celle d’un mari. Cette peinture viendra compléter le beau fonds du XVIIIe siècle français conservé par le Musée des Beaux-Art de Bordeaux, et rejoindra un autre chef-d’œuvre de Greuze, Jeune femme effrayée par l’orage.
Nous remercions Marc Favreau pour nous avoir envoyé la notice rédigée pour l’acquisition de cette œuvre, où nous avons trouvé beaucoup d’informations.
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