Bordeaux
Jean-Pierre Terracol prépare la présentation de cette pièce depuis plus d’un an et sa première représentation se trouve régulièrement reportée car initialement prévue en novembre, il espère pouvoir la présenter rapidement car d’après lui :"Si on n’a pas repris d’ici fin mars, on est mort !"
La pièce "La grue du Japon" a été écrite en 2016 pour Andréa Ferreol par Fabrice Melqiot qui est un auteur de pièces de théâtre, de chansons, de fictions radiophoniques et de performances. La pièce n’a jamais été montée et avec l’accord de l’auteur la compagnie de l’Œil dirigée par Jean-Pierre Terracol s’est attelée à la tâche et il a fallu pas mal de créativité pour imaginer la mise en scène de cette pièce qui ne répond pas spécialement aux canons du théâtre classique mais sur laquelle la compagnie travaille depuis dix-huit mois avec les trois acteurs qui la répètent régulièrement. Si elle n’a jamais été montée, elle a été lue à l’espace Cardin dans le cadre du Cycle Radio-France avec respectivement dans le rôle des personnages Charlotte Rampling (Anna), André Wilms (André), Vladislav Galard (Bogdan). Dans la production bordelaise les rôles sont tenus par Nicole Cazaux (Anna), Jean Labeyrie (André) et Hugo Ardoin (Bogdan). Fabrice Melqiot, auteur de près de 80 pièces dont de nombreuses sont visibles par un public jeune, campe sa pièce en quelques mots : " Anna, septuagénaire fut une grande chanteuse lyrique. Bogdan est peintre en bâtiment, il a quarante ans de moins qu’elle. Pourtant, ils viennent de passer la nuit ensemble. Et il y a André, artiste peintre, l’ex-compagnon d’Anna. Anna, Bogdan, André, et le désir qui tourbillonne, déconcerte, embarrasse... Depuis 2012, Fabrice Melqiot est directeur du Théâtre Am Stram Gram à Genève, centre international de création pour l’enfance et la jeunesse.
- Jean Labeyrie (André), Nicole Cazaux (Anna) et Hugo Ardoin (Bogdan)
Aujourd’hui Jean-Pierre Terracol se sent oublié comme du reste tous les directeurs de salles de spectacles et de théâtre qui ne peuvent plus accepter de public, ce qu’il trouve exagéré car avec ses 70 places dans sa salle La Lucarne suffisamment spacieuse, il peut accepter en divisant par deux, obtenant ainsi la distanciation sociale pour 35 personnes lui donnerait un peu d’oxygène dans cette ambiance devenue irrespirable. Le plus cruel c’est l’incertitude et le travail dont on ne sait s’il sera honoré. Il ignore quand la pièce pourra être présentée. Il n’est pas seul pour réaliser cette 111ème mise en scène ; ses assitant(e)s J. Discazeaux, Jp Raison et Benoist Moreau sont tout aussi déçus que lui, ils ne sont pas réellement déprimés mais ils sont troublés par les changements de cap des responsables politiques qui ont bien du mal à gérer la situation même s’ils reconnaissent que cette dernière est loin d’être facile. Bien sur Jean-Pierre Terracol et son équipe de bénévoles à qui la Municipalité a confié ce théâtre en 2015 après rachat et réhabilitation mais devra s’acquitter un jour ou l’autre du loyer qui court mais et il se félicite d’avoir pu continuer à payer un de ses deux régisseurs qui gèrent au plus près le quotidien. Néanmoins, il reste inquiet pour la suite des évènements car il n’aperçoit pa le bout du tunnel. Quand pourra-t’il présenter cette pièce qui a été couronnée par le Festival d’écriture dramatique francophone contemporaine de Sarrebruck, il s’inscrira alors dans la longue liste des metteurs en scène qui ont produit les oeuvres de Fabrice Melquiot comme Emmanuel Demarcy-Mota, Vincent Goethals, Roland Auzet, Patrice Douchet, Victor Carrasco, Michel Didym et de nombreux autres...
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Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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