Bordeaux
Dans le prolongement de la terrasse de l’Orangerie du Jardin-Public s’élève la statue de Rosa Bonheur, artiste qui naquit à Bordeaux le 16 mars 1822 et dont le père peintre, Raimond-Oscar, va très vite cultiver le talent.
Orpheline à 11 ans
Alors que la famille s’est installée à Paris en 1829, Rosa Bonheur, orpheline de mère dès l’âge de onze ans, va se réfugier dans la peinture et la sculpture.
Amenée à vivre par la suite dans la plaine Monceau, à l’époque véritable campagne avec des fermes aux alentours, Rosa développe un amour passionné pour les animaux qu’elle croque déjà avec ses crayons.
Elle obtient ainsi de son père de recueillir dans sa chambre un mouton, bientôt suivi d’une chèvre, d’un chien, d’un écureuil, de cailles qui évoluent en toute liberté dans l’appartement.
Elle expose à Paris …
En 1840, avec l’autorisation de son père, elle expose au Salon de Paris une toile représentant deux lapins qui grignotent des légumes. Dès 1841 ses tableaux vont susciter un grand intérêt, ce qui l’encourage à devenir peintre animalière. Rosa va ainsi étudier l’anatomie des animaux et fréquenter les foires aux bestiaux.
En 1848, elle obtient une médaille de première classe avec « Les bœufs du Cantal ». En 1849, l’Etat lui achète sa peinture « Labourage nivernais » pour le musée du Luxembourg. En 1851 la Société des Amis des Arts de Bordeaux expose ses œuvres et en fait sa correspondante à Paris.
La Gloire internationale !
En 1852, elle expose son « Marché aux chevaux » qui lui ouvre les portes de la gloire. Suite à un voyage en Angleterre et en Ecosse avec son amie d’enfance, Melle Micas, elle aussi peintre, elle réalise plus de quarante tableaux.
En 1860, elle s’Installe avec sa ménagerie au château de By qu’elle vient d’acheter. En 1867, une exposition à Paris réunissant la plupart de ses œuvres vient confirmer sa renommée universelle. L’Angleterre lui offre une somme considérable pour obtenir l’exclusivité de ses travaux, elle refuse.
En 1871, alors que les Prussiens envahissent la France et que le Duc de Saxe sollicite l’honneur d’être reçu par la grande artiste, elle repousse la visite d’un ennemi de la France et déchire l’invitation.
Les dons faits à Bordeaux, la Légion d’honneur.
En 1872, elle offre cinq toiles au Musée de Bordeaux et à l’occasion de la fondation de la Société des Archives historiques de la Gironde, elle fait don d’un portrait se son père.
Première femme artiste à être promue au grade de chevalier de la Légion d’honneur (1865), elle reçoit cette distinction des mains de l’Impératrice Eugénie. Elle expose à Chicago ce qu’elle considère comme son chef-d’œuvre, le tableau « Roi de la Forêt ».
Sa vie privée, sa famille
Consacrée toute entière à l’amour de sa famille, elle éloigne tous les prétendants, s’habille en homme, fume le cigare et rejette le mariage. Au décès de son amie, Melle Micas en 1889, Rosa Bonheur, pour surpasser sa mélancolie, s’adonne au pastel. Elle va accueillir au château de By, une jeune peintre américaine, Anna Klumpke qui va devenir sa légataire universelle.
Rosa Bonheur meurt le 26 mai 1899, elle a 77 ans. Inhumée au Père-Lachaise, elle reçoit un hommage unanime des artistes comme des anonymes.
Au risque de me répéter et d’en devenir agaçant, il apparait « clairement » que la statue de Rosa Bonheur mériterait elle-aussi un bon nettoyage. Par temps gris, il devient difficile de distinguer ses traits …
Sources (Dossiers d’Aquitaine).
Ecrit par Dominique Mirassou