Bordeaux
Cela fait plus de deux ans que le Museum a fermé à clef sa fameuse porte verte. Le Museum se rénove et se transforme de fond en comble en attendant sa réouverture en 2014. Il n’arrête toutefois pas son activité. Jusqu’à sa réouverture, le programme "Le Museum chez vous" propose aux écoles, centres de loisirs et médiathèques de recevoir la visite d’un animateur avec une sélection de spécimens des collections. Des journées d’information, des conférences, des expositions hors les murs sont également organisées. Du 6 février au 26 mars 2012 est organisée une exposition-rencontre entre l’équipe du Museum et son public.
La construction de l’hôtel
- Dominique Ducassou arrive pour l’inauguration de l’exposition-rencontre du Museum d’histoire naturelle
Ce bel hôtel particulier fut édifié par Richard François Bonfin, architecte de la Ville, pour Nicolas de Lisleferme (1737‑1821), avocat au parlement de Bordeaux, jurisconsulte, poète et amis des arts, dont le nom est resté au bâtiment. C’est le 6 mars 1778 que les jurats réunis en conseil doivent délibérer sur la demande de deux des plus puissants notables de la ville, Jean Valleton de Boissière et son gendre Nicolas de Lisleferme, d’un demande d’autorisation "de faire bâtir une ou plusieurs maisons". L’hôtel fut achevé, semble-t-il, en 1781 et décoré aussitôt. Les boiseries du salon ovale, représentant les quatre saisons, sont attribuées au sculpteur Cabirol. L’édifice avait été conçu comme un hôtel double pour le beau-père et le gendre, de part et d’autre de l’escalier central. Celui-ci est aujourd’hui déplacé côté sud. L’hôtel Calvet, siège des Sociétés savantes, faisant le pendant à l’hôtel de Lisleferme, fut édifié plus tard, en 1851, réalisant le complément côté sud de l’arrondi de la place Bardineau, entre le Jardin public et la rue Duplessy.
L’acquisition par la ville et l’aménagement du museum
Le 26 mai 1857 la Ville se rend acquéreur de l’hôtel de Lisleferme en vue d’y installer le cabinet d’Histoire naturelle, tandis que, en 1858, le Jardin botanique et les grands magnolias de la Chartreuse sont également transférés dans le Jardin public. L’aménagement du Jardin public en jardin à l’anglaise avait été réalisé par Fischer en 1856. L’hôtel de Lisleferme subit d’importantes modifications pour sa transformation en musée mais subsistent sa façade, la rampe en fer forgé originale de son escalier et le salon ovale Louis XVI. Le salon fut restauré en 1889 et à nouveau un siècle plus tard, en 1989. C’est l’architecte de la Ville, Charles Burguet, qui réalise les plans pour l’appropriation. Après plusieurs projets, les plans sont approuvés par le conseil municipal, les adjudications se font le 3 mars 1859 et les travaux suivent. Le déménagement et l’installation des collections, sous la direction du conservateur, le Dr Souverbie, semblent achevés en 1862.
- Maquette de la rénovation
- photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque
Valoriser et adapter le bâtiment
L’Hôtel de Lisleferme va être entièrement consacré à l’accueil du public. L’accès au rez-de-chaussée bas se fera par le jardin dont l’accès a été travaillé en concertation avec les gestionnaires du parc, les Bâtiments de France, la Conservation des Monuments Historiques et validé par la mairie. Le bâtiment sera économe en énergie grâce à la récupération des calories dans le réseau d’assainissement et des panneaux photovoltaïques au niveau de la toiture, le tout étant validé par le climaticien conseil du service des Musées de France et les ingénieurs de la ville. L’ensemble apparaît fort réussi sur les images de synthèses et on pourra s’en assurer en se rendant à l’exposition rencontre pour aussi en apprendre plus. Ce n’est pas tout ! Un parcours muséographique innovant est en chantier. Organisé à partir du propos scientifique conçu par l’équipe du Museum, il sera traduit dans l’espace à l’aide de spécimens, de documents iconographiques et audiovisuels.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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