Bordeaux
C’est l’heure de la mi-temps pour la Fan-Zone des Quinconces. A la moitié de l’Euro, juste avant de commencer les quarts de finale, la mairie de Bordeaux livre un premier bilan de l’événement.
Cet espace dédié aux supporters a apporté de nombreuses choses à la métropole, positives comme négatives. De nombreuses informations peuvent être mises en avant, nous exposerons ici les problèmes rencontrés lors de ces premières semaines de l’Euro.
En vingt jours, environ 350 000 visiteurs se sont rendus à la Fan-Zone, dont 41 000 rien que pour le match France - République d’Irlande, dimanche 26 juin. Un tel trafic de personnes suppose des aménagements, et surtout un dispositif de sécurité important. Le déploiement de policiers, agents municipaux et bénévoles a permis d’éviter les débordements des supporters et de limiter l’attente à l’entrée de la zone à cinq minutes en moyenne. Les policiers sont également intervenus le samedi 18 juin, lors du match Belgique - République d’Irlande. En effet, la ligne de Tram C a été interrompue dans l’après-midi, lorsqu’un colis suspect a été découvert dans un wagon. Ce colis était rempli de fumigènes. L’arrêt total de la rame a causé quelques problèmes de fluidité dans le réseau et aux portes du Nouveau Stade de Bordeaux.
Les forces de police officient également hors de la ville.
Des inquiétudes accompagnaient la venue des supporters Croates et Hongrois à Bordeaux. Pour se prémunir de tout problème, les cars des visiteurs ont été fouillés avant leur arrivée en ville. Ces supporters ont aussi fait l’objet d’une surveillance plus étroite. Les Croates, surtout, avait posté des messages inquiétants sur les réseaux sociaux. Certains parlaient d’envahir le stade. L’intervention et la surveillance policière s’est montrée efficace puisque tout problème a été évité.
L’événement sportif a également, et est toujours perturbé par des mouvements sociaux. La grève des éboueurs se poursuit alors que les poubelles se répandent en ville. Autour de la Fan-Zone, un effort spécial a été consenti pour garder propre l’endroit que les supporters étrangers fréquentent le plus.
Les conducteurs de bus et de tram présentent eux-aussi un préavis de grève pour chaque match se déroulant dans la ville. « Heureusement, les lignes de bus et de tram qui desservent le stade sont toujours en activité. Les Bordelais sont ceux qui pâtissent le plus de cette grève », notent Arielle Piazza et Fréderic Gil. Une double-peine, donc pour les métropolitains qui ne s’intéressent pas au foot.
L’une des promesses faite aux villes hôtesses était l’ampleur des retombées économiques. Un tel brassage de population, dans une ambiance festive, devrait permettre à l’économie locale de prospérer pendant les quelques jours de la compétition. De fait, les premières observations montrent que les commerces de restauration, les bars et les hôtels profitent pleinement de l’événement. Le reste des services reste majoritairement ignoré par les supporters. De plus, les coûts engendrés par la compétition sont considérables. A mi-parcours, 1 600 000 € ont été dépensés dans les transports et la mobilité. La vente des pass, estimée à 500 000 €, ne suffit donc pas à contrebalancer la facture. En tout, la facture s’élève à cinq millions et demi pour la métropole. Sur ces cinq millions, quatre sont engloutis par la Fan-Zone. Cette dernière devrait cependant rapporter deux millions à la ville, permettant ainsi de réduire les coûts.
Ce premier bilan paraît bien sombre, alors que la municipalité tient à rappeler sur les aspects positifs de cette expérience. Dans un second article, vous pouvez découvrir les bienfaits de la Fan-Zone et du stade sur la ville.
Ecrit par Cécile Darrivère
Etudiante Ecole de journalisme de Lille