Bordeaux
Le 11 décembre, 02 Radio, radio bordelaise associative et locale, publie son nouveau podcast : la faim du confinement. Réalisé durant le premier confinement, il plonge l’auditeur aux côtés d’associations et de bénévoles, qui se démènent pour apporter une aide alimentaire aux personnes en situations de précarité.
« Ma place n’était pas chez moi, mais dehors à aider ceux qui en ont besoin » explique Laura Ousty, bénévole au collectif Bienvenu. Au printemps dernier, elle a choisi de tendre une main à ceux que le confinement avaient affaibli. Son récit, mais aussi celui de Cécilia, Marc, Said, ou encore Patrick pour ne citer qu’eux, témoigne de l’importance de la solidarité en temps de crise. Tous ont prêté leur voix aux micros d’O2 radio, une radio associative bordelaise, et sont les acteurs de leur nouveau podcast : « La faim du confinement », diffusé le 11 décembre dernier. Durant une trentaine de minutes, l’auditeur suit de près des bénévoles et responsables, agissants au sien d’associations ; telles que les Secours populaires, Ombres et Lumières, ou encore le collectif Bienvenu.
Cendrine Brouard, médiatrice sociale et coordinatrice à O2 radio, est l’une des personnes à l’initiative de ce projet. D’après elle, "La faim du confinement" c’est tout d’abord un récit à transmettre. Une réalité dont il faut prendre conscience et ancrer dans nos mémoires. Nous laissons l’auditeur en faire sa propre analyse, mais l’un des objectifs est de réussir à créer un questionnement chez lui ». C’est d’ailleurs ainsi que se termine le podcast, sur des interrogations à propos de la précarité, de la crise alimentaire. Chacun peut y réfléchir, et même tenter d’apporter des réponses. « Nous aimerions faire un deuxième épisode, centré sur les témoignages de personnes en situation de précarité. » explique Cendrine « Mais, j’aime penser que nous n’aurions pas besoin de le produire, car des solutions auront été apportées ».
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Le podcast débute avec les célèbres de voix de l’abbé Pierre, de Julien Lauprêtre et de Coluche. Tous les trois ont lutté, des années durant, pour éveiller les consciences et appeler à la solidarité. « Aujourd’hui, on est face à une précarité immense, huit fois pire qu’il y a quelques décennies. » s’exclame Cendrine, « c’est comme si rien ne changeait, quelqu’un élève sa voix, dénonce la misère, pointe du doigt l’inaction, mais rien ne change ». Elle regrette que les aides alimentaires proviennent plus d’associations, telles que le Secours populaire, les restos du cœur, plutôt que du gouvernement. « Durant le premier confinement les personnes dans le besoin se sont senties réellement abandonnées par les institutions » soupire-t-elle.
Cette détresse, les acteurs de la solidarité l’ont ressentie. Très vite, ils ont été alerté par le niveau de précarité. En peu de temps, les associations et collectifs se sont organisés pour récolter des denrées et les distribuer aux plus nécessiteux. Marc Deffeiz, par exemple, n’était pas un habitué des maraudes, des squats, ou encore de l’aide alimentaire. Il est le chef de la cuisine centrale du collège Édouard-Vaillant à Bordeaux et pendant le confinement, il a préparé, avec 6 volontaires, plus de 11 000 plats pour les redistribuer à des personnes démunies. C’est finalement cela, l’histoire de « la faim du confinement » : des gestes, des rencontres, des actions nourries de solidarité.

Ecrit par Amandine Dargenton
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