Curieuse décision de Cameron

Ayant déjà pratiqué en 1975 un référendum à propos du maintien au sein de la Communauté Européenne, le Royaume-Uni qui vient de se prononcer en faveur du « Brexit », ne semble pas avoir à se flatter de la décision de son premier Ministre David Cameron qui pour des raisons à l’évidence essentiellement politiciennes, a sollicité une consultation populaire. Que dire par ailleurs des postures du fantasque Boris Johnson, sans aucun doute et avant tout, au service de ses ambitions personnelles, quelque peu désemparé et de moins en moins pressé face à un résultat surprenant et bien moins merveilleux que prévu.

Démocratie galvaudée

Contrairement à l’enthousiasme manifesté par les populistes « pur sucre » pour ce genre de consultation, il est évident pour nombre de démocrates que quel que soit le sens de leur vote, les électeurs dans leur très grande majorité n’étaient pas en mesure et ne possédaient pas les informations nécessaires pour prendre une décision éclairée sur la pertinence ou non du Brexit.

Est- il bien sérieux de recourir à un tel référendum à propos d’enjeux mal connus et complexes ?

A l’évidence cette forme de démocratie directe ne fait qu’affaiblir la démocratie de représentation et miner le rôle et l’importance des représentants élus, lesquels pourront toutefois s’en servir, soit pour échapper à leurs responsabilités, soit pour ménager leur parti et leur avenir politique, mais en aucun cas pour servir les intérêts de leur pays et ceux de la démocratie !!!

Nigel Farage

Et la suite …

Entre démagogie, calculs politiciens, cynisme et manipulation, la farce de démocratie au rabais ainsi proposée ne fait que souligner la fragilité de l’Union Européenne et plus près de Londres, en raison d’un vote essentiellement « anglais », annoncer l’éclatement prochain du Royaume-Uni.

Avec des partants, jusqu’alors sous statuts spéciaux qui ne semblent pas pressés de quitter le navire et les vingt-sept restants, contraints de gérer sans tarder les mille et une conséquences complexes de cette irrationnelle séparation, la relation semble désormais vouée à un rapport perdant-perdant.

Dans ces circonstances il devient bien sûr de plus en plus urgent de refonder l’Union Européenne sur de nouveaux principes, faute de quoi il faudra céder la place à ceux qui veulent renverser la table !

Il est grand temps que tout ce beau monde se réveille, et cette fois, pour de bon ….