Difficile d’observer les partis dits extrémistes sans constater que les fonctionnements de ces mouvements, qu’ils soient de droite ou de gauche, ne manquent pas de laisser apparaître quelques convergences.
Radicalité et populisme les caractérisent sans aucun doute. Chacun de ces partis a ses boucs-émissaires, responsables de tout, désignés à la vindicte populaire avec force et agressivité. Ainsi sans les « immigrés » selon le FN et sans les « riches » selon le FDG, tout irait bien mieux. Dénoncer tous ces maux insaisissables que sont la finance, les élites, les lobbies et pour couronner le tout, la maléfique Union Européenne garante de l’entretien de cet intolérable et nuisible système, caractérise l’essentiel de leur pensée. De la sorte et quels que soient les coupables désignés, la logique populiste qui en découle séduit aisément une société française en souffrance et en perte de repères.
Le mal c’est l’autre, un point c’est tout !
Naïvement ou plutôt volontairement ignorants des interactions complexes et des équilibres fragiles qui font notre monde, les leaders extrémistes de droite et de gauche, ne manquent pas d’énumérer les mesures radicales qu’ils entendent prendre, sans trop cependant s’étendre, ni sur la faisabilité, ni sur les conséquences de leur mise en oeuvre.
Le marché et la libre concurrence sont âprement critiqués .....
La sortie de l’euro, la nationalisation des banques, l’augmentation des salaires, la semaine de 32 heures, la retraite à 60 ans, le protectionnisme, le pouvoir aux travailleurs etc ….. sont prônés avec force. La vérité et la justice, ils la représentent, semble-t-il, et les promesses ainsi faites ne peuvent que satisfaire les plus démunis.
Pas grand monde ne reproche cependant au FDG de vouloir lutter contre l’exclusion et la pauvreté, ni au FN de lutter contre l’insécurité et la perte de repères, sauf que si les problèmes existent bel et bien, l’inquiétude vient des remèdes qu’ils proposent et leur commune logique populiste, adepte de raccourcis et de solutions simples, ne fait qu’entretenir des espoirs le plus souvent illusoires.
Est-il d’ailleurs besoin de se remémorer l’histoire du 20ème siècle pour convenir que les mesures mises en oeuvre par leurs prédécesseurs, qu’ils soient nationalistes ou internationalistes, ont apporté aux populations, beaucoup plus de malheurs et de désillusions que de solutions satisfaisantes et durables …
Alors que pour de nombreux observateurs, la situation actuelle ne manque pas d’évoquer les funestes années trente, les propositions de ceux qui s’indignent à tout va et sont prêts à renverser la table, semblent cependant séduire de plus en plus de Français, comme si l’histoire sourde aux leçons du passé, était vouée à se répéter.
Si nos futurs dirigeants ne se retroussent pas très vite les manches avec force, vigueur et persévérance, les électeurs pourraient bien finir par confier le pouvoir aux extrêmes. ....

Ecrit par Dominique Mirassou
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