David Johnston maire de Bordeaux

Nommé par Louis Philippe, David Johnston sera maire de Bordeaux du 18 avril 1838 au 14 avril 1842. Il : « jure fidélité au roi des Français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du royaume » et reçoit des mains du préfet, l’écharpe tricolore.
Très marqué par ses origines et sa religion, il va présenter un plan de développement industriel de la ville, doublé de progrès social, avec une école pour l’instruction des jeunes ouvriers. Il ouvre une caisse de secours et de retraite pour les employés et accorde une pension aux ouvriers devenus vieux, « quand ils ont fait preuve de bonne conduite », et donne une allocation de deux francs par jour aux ouvriers malades.

Le duc d’Orléans à Bordeaux

Précédé d’une réputation pour l’époque progressiste, incarnant l’espoir d’une société plus juste, son arrivée à Bordeaux, accompagné de la Duchesse, suscite beaucoup d’enthousiasme.
A leur arrivée le 17 août 1839, une foule innombrable les accueille, 3000 gardes nationaux sont passés en revue place des Quinconces, joutes sur la Garonne, lancement d’aérostats, bal au grand théâtre qui selon les commentateurs de l’époque fut très réussi :
« le bal offert par la ville à leurs Altesses royales a été de toute beauté et a surpassé tout ce que nous avons vu jusqu’à ce jour ».

Bordeaux en deuil …

Le décès accidentel du Duc d’Orléans qui surviendra le 13 juillet 1842 entrainera à Bordeaux des manifestations populaires spontanées en mémoire de ce prince bien aimé. Plus encore, le tribunal suspend son audience, la Bourse arrête ses cotations, le théâtre fait relâche, les navires dans le port hissent le pavillon de deuil. Seul deux conseillers refusent de signer la lettre de condoléances envoyée au roi.
Une déclaration de l’adjoint Antoine Gautier confirmera le deuil réel de la ville de Bordeaux.

David Johnston, le patron social

Précurseur des patrons sociaux, mais nullement fait, ni très doué pour les affaires, David Johnston doit vendre son entreprise à son associé Jules Vieillard, lequel va assurer son essor.
La haute bourgeoisie critique vertement cet utopiste et réclame sa démission et son remplacement par un maire plus énergique et plus au fait des affaires. En tant que maire et entrepreneur, il laissera une image de bon père de famille, soucieux de plus de justice mais dépassé par les impératifs du commerce et de la concurrence.
En 1838, la Faculté des Lettres est rétablie, et le maire inaugure les locaux lors de la création de la Faculté des Sciences en 1839.

Une fin tragique

Cet homme de qualité va connaître une fin tragique, il meurt en 1854, complétement ruiné et oublié de tous dans une maison modeste à Villenave d’Ornon.
Une rue très connue des bordelais perpétue sa mémoire, certains pourront maintenant peut-être en y passant, avoir une pensée pour cet homme généreux, nul doute qu’il fut un maire soucieux et épris d’humanité, quant à la réussite en faïencerie, elle aura pour nom Vieillard.
Sources : (Dossiers d’Aquitaine)