Bordeaux

« Où as-tu serré la gueille à gringonner ? A la souillarde ? ». Pas sûr que tout le monde comprenne et que quelques-uns parlent encore le « bordeluche » dans notre bonne ville, tant l’ère de la modernité, du « portable » et de la mondialisation ne se prête guère à ce langage aussi chaleureux et imagé que périmé ou vintage comme on dit maintenant.



Le Bordeluche

A cette époque nombre de Bordelais venaient de la « campagne » et parlaient un français mêlé de patois. Origine campagnarde qui se traduisait jusque dans l’habillement, béret et blouse et avait laissé à chacun un goût de gascon. Riche bourgeois en costume et gilet parlant pointu ou simple ouvrier, tout le monde comprenait le « bordeluche » et quelques notes caractéristiques dans la façon de parler traduisaient sans aucun doute l’origine du Sud-Ouest.

En bordeluche, il y a beaucoup plus de « é » que de « è », beaucoup de « s » de « t » et de « ing » à la fin des mots. Les « y » s’entendent bien comme deux « i ». Ajoutons à cela des « asse » et des « ousse » pour donner un peu plus de poids au mot un peu trop simples et nous sommes très loin d’un parler académique.

Les « Capus »

C’est aux Capus essentiellement que ces expressions couleurs locales peuvent encore s’entendre, même si le fameux « gueille-ferraille » ou la marchande de fromage blanc ne passent plus depuis longtemps dans nos rues.

Vieilles publicités, vieux flacons de cire, étiquettes de fond de béret illustrent on ne peut mieux encore, les plus typiques portraits de ces gascons disparus.

Les Grisettes de Bordeaux

Quant aux grisettes de Bordeaux, admirées et si bien décrites par Stendhal lors d’un séjour à Bordeaux ( les sourcils des bordelaises …), yeux noirs, cheveux en bandeaux lisse, coiffe haute ou foulard de madras retombant dans le cou et sourire aux lèvres, elles exhibent des tenues d’un autre temps car elles sont de la « province » où chaque mode dure presque éternellement.

Robe de percale à pois, tablier de taffetas, petite montre suspendue au cou par un cordon de cheveux, escarpins à lacets, ces fameuses grisettes, souvent monteuses de bonnets ou ouvrières en linge sortaient en bandes joyeuses sans qu’aucun garçon ne puisse éviter de les regarder !

Elles s’évanouirent et disparurent lorsque furent détruits leurs territoires privilégiés de chasse, les guinguettes de Plaisance (Caudéran) et autres lieux de la ville où elles aimaient sortir, faire la fête, danser et séduire.

Plus tard, jeunes-femmes et dragueurs ont comme on disait « fait le Triangle » à la recherche d’œillades appuyées et prometteuses faisant dire à la copine venue des barrières :

« Hé bé, tu le connais ce pimpoye à pigasses qui te bade ? »

Source : 101 Objets et symboles qui racontent Bordeaux.

Ecrit par Dominique Mirassou


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