Bordeaux

Bordeaux 1599, François de Sourdis : Un jeune cardinal autoritaire, fougueux et intransigeant …

Nommé archevêque de Bordeaux et Primat d’Aquitaine le 5 juillet 1599, à l’âge de 24 ans, François de Sourdis reçoit la barrette de cardinal le 20 décembre 1600. La mère du tout jeune archevêque est la tante de Gabrielle d’Estrées qui est alors la favorite d’Henri IV, de quoi expliquer cette fulgurante ascension …



Des affrontements à tous les niveaux …

Dans une ville ravagée par la peste où les morts s’amoncellent, l’installation du fougueux archevêque n’a pu s’accomplir avec l’apparat que requiert la tradition. Très vite des démêlés vont surgir entre le cardinal qui a soif de pouvoir, le chapitre de Saint-André, le Parlement mais aussi avec le maire et les jurats.
Des autels utilisés comme bancs les jours d’affluence dans la cathédrale Saint-André seront à l’origine du premier affrontement avec le Chapitre qui vont conduire le prélat, outré par cette indécence, à insulter tout le monde, le Parlement mentionnera d’ailleurs : « les injures atroces du prélat contre les officiers du roi ».

Le scandale dans l’église de Saint-Projet …

Suite aux refus du Parlement de céder à ses requêtes, le dimanche suivant le conflit s’aggrave, le cardinal somme le curé de l’église Saint-Projet de quitter la chaire, fait allumer quatre cierges, excommunie les conseillers du Parlement présents dans l’église, souffle les cierges et fait cesser l’office. Dès le lendemain le Parlement se réunit et somme le cardinal de comparaître.
Après l’intervention énergique du Parlement visant à rendre la sentence du cardinal nulle et abusive, alors que ce dernier exprime quelques regrets, il écrit cependant pour demander sa justice au roi et au pape. Ni Paris, ni Rome n’enveniment l’affaire, l’excommunication est levée et le Parlement mentionne que : « dans cette affaire le maire Alphonse d’Ornano a fait merveille ! »

L’affaire du curé de Ludon, le cardinal condamné …

Alors que désordres et excès en tous genres caractérisent les mœurs du clergé de la région, le cardinal souhaite rétablir la morale dans l’ensemble du diocèse. Le cardinal ordonne à tous les prêtres de résider dans leur paroisse, ce qui n’est pas le cas à Saint-Michel et à Ludon.
Devant le refus du curé de Ludon, le cardinal l’excommunie. De nouveau l’affaire est portée devant le Parlement. Le Parlement « enjoint au cardinal d’absoudre le dit curé sous peine de 4.000 livres d’amende et saisie de son temporel.
La réaction du cardinal va être fulgurante : « la sentence a été donnée par des ministres du diable, je n’aurais jamais cru que Satan aurait la présomption de commander à Dieu. »
Le 30 décembre de Sourdis est de nouveau condamné par le Parlement pour « injures, scandales et outrages au roi et à son Parlement. »

D’interminables affaires …

Le cardinal écrit encore une lettre au roi et au pape et la fait placarder sur les portes de toutes les églises ! Le maire de Bordeaux, secondé par l’évêque de Bayonne, entreprend de résoudre le conflit en s’adressant directement au roi. L’affaire va durer plus d’un an et se conclure par un jugement de sage, le roi rend sa sentence en :
« reconnaissant aux deux parties des torts réciproques. »

Alphonse D’Ornano, Maire de Bordeaux

Des qualités de cœur …

Alors que de nombreuses affaires vont émailler le parcours du cardinal de Sourdis, affaires exigeant beaucoup de patience de la part du maire d’Ornano, le cardinal va cependant compenser ces excès par de grandes qualités de cœur.
La ville lui doit reconnaissance pour avoir asséché les marais lors des épidémies de peste, par ailleurs la discipline au sein du clergé s’améliorera très sensiblement grâce à son action persévérante.
Les disparitions d’Henri IV et du maire d’Ornano vont permettre au cardinal d’affirmer son autorité, disposant d’argent et de troupes, il devient gouverneur de fait. Le 8 février 1628, une attaque d’hydropisie emporte François de Sourdis à l’âge de cinquante-trois-ans. Son frère Henri, protégé par Richelieu, lui succède.
François de Sourdis avait ordonné que son cœur fût enterré sous la cloche qui appelle au service divin, devant la grande porte du chœur de la cathédrale Saint-André de Bordeaux …

Sources (Dossiers d’Aquitaine).

Ecrit par Dominique Mirassou


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