Bordeaux

Une balade londonienne à l’auditorium, les 22 et 23 janvier par Sarastro

Avec un peu de retard que vous voudrez bien me pardonner, je vous rends compte d’un concert (celui du 22 janvier) intéressant à plus d’un titre puisqu’il mettait à l’honneur un compositeur anglais, Eric COATES (1886-1957) et deux compositeurs continentaux parmi les plus célèbres, MENDELSSOHN (1809-1847) et HAYDN (1732-1809) dont le point commun est leur présence à Londres, à des époques différentes, et l’inspiration que leurs séjours dans la capitale anglaise a provoqué dans nombre de leurs œuvres.



Paul Daniel, désormais chef permanent de l’ONBA était au pupitre pour notre plus grand plaisir. Contrairement à l’habitude, je vous commenterai ce concert non dans l’ordre du programme mais selon les impressions diverses ressenties ce jour-là. C’est ainsi que l’exécution de la 104ème symphonie de Haydn, en ré majeur, sous-titrée « London » qui clôturait le concert, m’a confirmé, s’il en était besoin, que l’ONBA dirigé par un chef tel que Paul Daniel peut soutenir la comparaison avec des ensembles de réputation supérieure. De cette symphonie qui fait partie de l’œuvre considérable composée à Londres par Haydn et créée sur place, Paul Daniel donne une interprétation parfaitement classique soulignant la préfiguration de ce que seront les grandes symphonies de Beethoven mais aussi la proximité et même la préscience chez Haydn de son illustre contemporain et ami, Mozart. Paul Daniel, en début de concert, avait programmé une œuvre de son compatriote, Eric Coates, intitulée « London suite » et il est naturel qu’un chef britannique ait envie de jouer un compositeur de son pays qui n’en compte pas beaucoup de célèbres, même si je n’aurai garde d’oublier Purcell, Elgar et surtout, Benjamin Britten. Dans « London suite » (1933), Coates fait penser irrésistiblement à Elgar (plus dans « Pumps and circumstances » que dans les variations « Enigma » !) et quelquefois à Gershwin. Oserai-je dire (oui, j’ose !) que c’est une musique qui ne prend pas la tête, joyeuse et évocatrice, sans prétention au sublime. Paul Daniel l’a dirigée énergiquement, joyeusement, sans complexe, avec sa précision habituelle et l’éclectisme de son imposant répertoire. Il fut, cerise sur le gâteau, l’excellent accompagnateur du concerto pour violon n°2 en mi mineur de Félix Mendelssohn, brillamment défendu par le jeune Nemanja Radulovic que les bordelais connaissent bien et qu’ils apprécient. C’est un violoniste d’origine serbe, très doué, à la technique affirmée et qui fait une carrière internationale estimable qu’il développera encore au fil des ans.
Nemanja Radulovic
L’exécution de ce cheval de bataille de tous les violonistes prenait place entre Coates et Haydn ; Mendelssohn, le romantique, lui aussi fréquemment londonien, assurant la transition entre le classique Haydn et le presque contemporain Coates. Le talent de N. Radulovic ne souffre pas la moindre contestation et son interprétation du célèbre concerto fut celle d’un violoniste chevronné connaissant ses classiques. J’ai un regret : la gestuelle scénique de Nemanja Radulovic m’a un peu gâché le plaisir de l’écoute. Le tempérament oui, la « nature » oui, mais l’excès de mouvement, le pied frappant rageusement le sol, la jambe gauche en lévitation, tout cela peut se domestiquer ne serait-ce qu’un peu.
Cher Nemanja, cela passe fort bien quand à la tête de votre ensemble « Les Trilles du diable » (coucou Tartini !), vous êtes « le tzigane » avec le programme adéquat ; cela passe moins bien quand vous « faites le classique ». On ne peut pas tout le temps fermer les yeux, que diable, en vous écoutant ! Bravo, quand même ! Conclusion pour ce concert ? Un moment musical à la Schubert, donc très agréable !!

Enfin, pour terminer, lisez, chers amis, ce que le critique musical du Figaro, Christian Merlin, écrit le 14 février de l’orchestre de Bordeaux et de notre auditorium. Je suis heureux qu’il soit de mon avis !! « 
Le château de Barbe-Bleue » à son faîte – A Bordeaux, l’œuvre de BARTOK condense l’incroyable force de ce drame psychologique. Dans le château de Barbe-Bleue, la quintessence du drame est de toute façon exprimée par l’orchestre : l’Anglaise Julia Jones dirige avec un sens presque impressionniste des couleurs, rappelant tout ce qui rapproche ici Bartok de Debussy, à la tête d’un orchestre national Bordeaux-Aquitaine dont elle met magnifiquement en valeur la souplesse et la clarté. On ne soulignera jamais assez l’atout que représente le nouvel auditorium de Bordeaux dont la fosse immense et l’acoustique équilibrée projettent les voix tout en mettant en valeur un orchestre qui a tout à gagner à s’exprimer enfin dans de bonnes conditions.

Ecrit par Sarastro


Recherche

Nous suivre

Vous pouvez nous suivre sur les différents réseaux sociaux ci-dessous!


Newsletter!

Recevez directement le nouvelles actualités de Bordeaux Gazette.

Bordeaux Gazette Annuaire

Et si je vous racontais...

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - 11 - 12 - 13
Le Crime de la Pizzéria

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
Jeanne et Gédéon

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
On ne sait jamais de qui l’on peut avoir besoin

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4
Et cum animo

Chapitres : 1 - 2 - 3
Une Vie de Chat

Nous suivre sur Facebook

Agenda