Les fêtes de Pâques ne sont pas seulement la fête des chocolatiers, pâtissiers, confiseurs et gourmands. Dans un monde où l’on fait commerce de tout, où tout est marchandise, et où les slogans publicitaires, politiques et médiatiques tiennent lieu de pensée ; on a sitôt fait de perdre de vue la signification des choses. Il se trouve des personnes pour ignorer que les fêtes de Pâques sont des fêtes chrétiennes qui célèbrent le dernier repas du Christ (la Cène - le Jeudi), sa crucifixion (le Vendredi) et sa résurrection (dans la nuit du Samedi au Dimanche). Les Chrétiens y voient le salut donné par Dieu en tant que Père réalisé définitivement en son Fils : la vie et l’amour éternels. Mais avant cela, car Jésus était juif, Pâques était également fêté dans le Judaïsme à plusieurs titres, dont la sortie, sous la conduite de Moïse, du peuple juif du pays d’Egypte où il était esclave de Pharaon. Dans les deux cas, Pâques est le symbole d’une libération.
D’abord la libération de ceux qui quittent un esclavage pour une liberté risquée et douloureuse : le peuple juif passera 40 jours dans le désert, sera tenté de retourner à son esclavage qu’il jugera plus confortable que les austérités du désert et reniera son Dieu pour l’idole du veau d’or durant l’absence temporaire de Moïse. Mais également la libération de ceux qui cherchent la Vie authentique derrière la vie apparente. Une vie libérée de la peur de la mort : la mort n’est pas repoussée indéfiniment comme la science s’apprête à le promettre, mais elle est traversée. Pâques, selon l’étymologie, est un passage. Une vie libérée de la haine de ceux qui ont peur de perdre ce qu’ils croient posséder et se sentent menacés. Le Christ dit à propos de sa vie : « Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même ». (Jean 10 :18). Et il la donne par amour.
Alors, on peut toujours aimer Pâques pour le chocolat, pour son long week-end, pour les beaux jours de printemps qui s’annoncent etc. Mais on peut aussi se rappeler que la vie humaine vaut peut-être plus que le prix que chacun lui fixe en renonçant à la liberté et à la fraternité en échange d’illusoires sécurités. Il n’est pas nécessaire d’être croyant pour cela : être humain suffit.

Ecrit par Marc
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