Si certains commentateurs parlent à propos du parti socialiste et du gouvernement d’un festival d’arrogance moralisatrice, d’immobilisme et d’incompétence, force est de constater, quoi qu’on en pense, qu’imputer, comme le font encore très souvent nos dirigeants, le mauvais état du pays aux ravages provoqués par leurs prédécesseurs s’avère aujourd’hui aussi peu crédible qu’acceptable. D’autant qu’il est par ailleurs fort peu probable qu’une solution salvatrice naisse de leurs querelles et de leurs divisions internes.
Un scénario qui se répète
Entre des supporters du Président qui se font plutôt discrets, un Premier Ministre tantôt indigné, fier ou survolté et des frondeurs qui enragent de ne pas voir venir, comme ils disent, une vrai politique de gauche, François Hollande, placide, semble surnager sans grande souffrance et même avec un certain plaisir, tant son goût pour les synthèses et les raccommodages improbables est mis à l’épreuve comme au plus beaux jours de son secrétariat au parti socialiste.
Querelle interne propre à ce parti selon un scénario bien connu de tous les français où les plus virulents, la gauche du PS, intiment à Manuel Valls de changer de politique ou bien de démissionner, tant ils sont persuadés que les piètres résultats électoraux sont dus à une politique frileuse et pas assez de gauche. Interprétation qui n’appartient d’ailleurs qu’aux seuls frondeurs, alors que toutes les analyses et sondages effectués ne concluent en aucune façon au désir majoritaire du peuple français de voir une gauche pure et dure exercer le pouvoir ….
- Manuel Valls
- Photo : Philippe Grangeaud/Solfe Communications
Une impasse
Habitué à se construire contre, comme tout parti ayant une grande et longue pratique de l’opposition, le parti socialiste ne manque jamais face à ses propres errements de trouver au bout du compte, en son sein, les responsables de ses échecs. Querelle entre modernes et archaïques qui verra très certainement notre Président, sans aucun problème, donner tout à la fois raison à son ministre, sans pour autant donner tort à ceux qui veulent le chasser, tant il est nécessaire, électoralement du moins, que tout ce monde cohabite dans un minimum de paix et d’harmonie …
Face à ce débat douteux et pour beaucoup de français insupportable, entre un gouvernement en échec et des frondeurs aux propositions loin de faire l’unanimité dans le pays, le peuple se tourne de plus en plus vers l’abstention ou le Front National. Comme le dit J.L. Bourlanges dans une de ses chroniques : « Les socialistes sont dans une impasse car leur ligne stratégique, l’union de la gauche, contredit leur ligne idéologique potentielle, le social-libéralisme. Face à la contradiction, Manuel Valls cogne successivement les murs de droite et de gauche tandis que François Hollande choisit de ne bouger ni un cil, ni un orteil. Ne nous y trompons pas : matamore ou roi fainéant, ce sont les deux visages d’une même impuissance. »
Pendant ce temps, en présence de deux capitaines peu en accord, le fameux pédalo, cher à J.L. Mélenchon, tourne inlassablement en rond. Les français quant à eux désespèrent et n’éprouvent guère de plaisir à voir les membres du PS, confronter avec jubilation, pour nombre d’entre eux, les motions qui justifient leurs querelles de chefs. Le peuple-public sera encore cette fois nourri et bercé de mots avec le risque évident que la salle continue à se vider toujours un peu plus ….

Ecrit par Dominique Mirassou
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