La formule "histoire immédiate" est empruntée à Jean-François Soulé de l’Université Toulouse Le Mirail et fondateur du GRHI (groupe de recherche en Histoire immédiate) et c’est vrai qu’avec ce que vit le monde dans cette période contemporaine, il y a de la matière entre Ouvéa et le 11 Septembre d’une part, le mur de Berlin et les soulèvements actuels du monde arabe d’autre part. Tout ceci se déroule sous l’œil des caméras et aujourd’hui l’information est puissamment relayée par Internet, chacun peut ainsi vivre l’histoire en direct.
C’est à l’UGC que Julien Leclercq accompagné d’Aymen Saïdi, de Marie Guillard et d’un super bonus en la personne d’un membre du GIGN, sont venus présenter le film qui relate l’assaut de Marignane en décembre 1994 sous le gouvernement d’Edouard Balladur avec Charles Pasqua comme ministre de l’Intérieur.
Il y avait aussi dans la salle plusieurs anciens du GIGN dont Thierry, chef de groupe lors de l’assaut et blessé durant celui-ci.
Le film
Synopsis : Samedi 24 décembre 1994. Quatre terroristes du GIA prennent en otage à Alger l’Airbus A-300 d’Air France reliant la capitale algérienne à Paris et les 227 personnes présentes à bord. Personne ne connaît leurs intentions : ils sont armés et apparaissent extrêmement déterminés.
- Marie Guillard, Aymen Saïdi et Julien Leclercq
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
Les terroristes revendiquent la libération de leurs camarades d’armes et exigent le décollage immédiat de l’avion. Mais ce n’est finalement qu’après de longues négociations diplomatiques tendues entres les gouvernements français et algérien et l’exécution de 3 passagers, que l’avion quitte l’aéroport d’Alger. Nous sommes le lundi 26 décembre, il est 3h33 du matin, quand l’Airbus d’Air France atterrit à Marseille-Marignane. Trois personnages, Thierry, un soldat du GIGN, Carole Jeanton, une technocrate ambitieuse et Yahia Abdallah, un Djihadiste déterminé, sont au cœur de l’événement. Leurs logiques vont s’affronter jusqu’au dénouement final.
Devant 21 millions de téléspectateurs, l’assaut du GIGN va mettre un terme à cette prise d’otage sans précédent dans l’histoire du terrorisme... mais annonciatrice des terribles évènements du 11 septembre 2001.
Face à la salle
La rencontre a été exceptionnelle, car non seulement le réalisateur et deux de ses acteurs étaient là, mais aussi un membre du GIGN pour relater la part prise par le GIGN dans l’accompagnement du film, ainsi que le vrai Thierry venu spécialement pour cette projection, incarné par Vincent Elbaz dans le film. Des membres du GIGN ayant participé à l’action avait aussi pris place dans la salle. Leur présence a donné lieu à 56 minutes d’échanges et d’explications.
Quelques propos significatifs :
Julien Leclercq : "C’est vrai que le film, je l’ai écrit, je l’ai produit et puis je l’ai réalisé ça fait partie de 3 ans de ma vie quotidienne, et maintenant ça fait du bien d’être dans la salle, je suis très content d’être ici".
"En ce qui concerne l’assaut proprement dit, hormis Vincent Elbaz et Gregory Bérangère tous les membres sous la cagoule, sont de véritables membres du GIGN dont certains étaient de l’action. Il n’ y a aucune surenchère de mise en scène. Il y a exactement le même nombre de coups de feu, de grenades. On est pratiquement en temps réel à une minute près et c’est ça qui est incroyable quand les participants m’ont raconté ce qui s’était passé, j’ai eu du mal à comprendre comment 4 terroristes pas super entrainés mais jusqu’au boutistes ont pu tenir tête à 30 gars du GIGN aussi longtemps. La réalité est presque plus forte que la fiction."
et il ajoute :"Tout ce que l’on voit dans le film est vrai et comme on a eu accès à tous les éléments audio, les dialogues sont la transcription exacte de ce qui s’est dit".
Aymen Saïdi : "J’ai commencé à prendre ce personnage 2 mois avant le tournage, j’ai fait un travail journalistique, je me suis intéressé au personnage. J’ai essayé de comprendre comment il fonctionnait et j’ai aussi appris l’algérien et plus particulièrement l’algérois avec un coach sur la base de 8 heures de travail par jour et j’ai mis des éléments dans mon panier qui m’ont permis de construire le personnage".
- Le vrai Thierry au micro et le représentant du GIGN entourent Julien Le clercq
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
_ Le membre du GIGN : "A partir du moment où Julien a présenté son projet et que le commandant Favier est revenu commander le GIGN en 2007, lui qui avait commandé cette opération qui est la plus emblématique de notre unité, il n’y a eu aucun écueil d’autant que le propos est neutre, le projet sain ni pro GIA, ni pro GIGN. On s’est lancé à fond derrière".
Marie Guillard : "Je suis rentrée dans ce monde par le travail de Julien au niveau du scénario, travail auquel j’ai participé. J’ai suivi assez vite à Satory, j’ai rencontré beaucoup de femmes et une seule qui était avec un membre du GIGN à l’époque. Je me suis imprégnée du lieu où tous ces gens vivent. C’est à partir de cet évènement que les familles ont pris conscience de la réalité du métier de ces hommes qui vivaient habituellement en famille où ils ne parlaient pas de leur activité et 1994 a changé les rapports à ce niveau".
Le vrai Thierry :"Julien a fait un boulot extraordinaire, ce qui m’intéressait , c’était la parti assaut et j’avoue qu’il a fait vraiment très fort. Je l’ai vu deux fois, c’est exactement çà."
Réalisé par Julien Leclercq
Avec Vincent Elbaz, Gregori Derangère,
Mélanie Bernier, Chems Dahmani,
Mohid Abid, Djanis Bouzyani
Marie Guillard
Long-métrage français .
Genre : action , policier
Durée : 1h30min
Année de production : 2010

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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