Le G’Vin de Bordeaux, un intéressant colloque autour de la Chine et du vin

La culture française et la culture chinoise sont assez éloignées, mais ce sont deux grandes traditions culinaires qui aujourd’hui cherchent à se rejoindre avec l’apport de ce breuvage divin qu’est le vin. Cela ne va pas sans poser quelques problèmes et l’objet de ce colloque était de faire le point sur la relation de la Chine avec le vin de Bordeaux. Si la chine a longtemps consommé de l’alcool de riz car il faut bien boire quelque chose en dehors de l’eau - l’abus d’alcool étant dangereux cependant-, les dirigeants chinois se félicitent de l’intérêt de leur peuple pour le jus de raisin fermenté car ils peuvent se servir du riz pour nourrir la population.



Un programme ambitieux
Impressionnant programme que celui concocté par Barthélémy de la presse du vin avec des invités de premier plan en ce qui concernait les intervenants à ce colloque et pour ceux qui ne pouvaient être présents, YOUTELE.TV a fait le nécessaire pour relayer l’information.

Intervention d’Anne Cusson
photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque

Difficile contrainte que de faire tenir en une matinée une ration aussi copieuse de sujets à traiter et même si tout le monde y a mis du sien pour respecter les contraintes de temps, certains ont dû trancher dans le vif de leur intervention. Le sujet était si passionnant qu’une semaine aurait été presque nécessaire, mais ce n’était pas la philosophie de cette rencontre. Il s’agissait de mettre en présence des conceptions très françaises avec les réalités sociologiques et économiques du monde chinois qui se développent à un rythme effréné, même si l’on constate aujourd’hui un léger tassement dans ce qui a été, ces dernières années, une croissance à deux chiffres. Il ressort néanmoins que le vin continue d’avoir un bel avenir en Asie et notamment en Chine, dont le marché constitue un "potentiel extraordinaire". Mais cela n’est pas sans nécessiter une véritable faculté d’adaptation, d’autant que certains ont pu vivre des expériences difficiles comme se fut le cas, un temps, pour Bernard Magrez dans le domaine de la production. En revanche il a su très vite réagir en se recentrant sur la commercialisation de ses vins. Autre écueil, la notion de propriété, qui n’a pas du tout la même signification que chez nous aussi bien en termes physiques qu’en termes moraux. Un chinois trouve par exemple normal de faire enregistrer sous son nom, comme s’il lui appartenait, un produit qu’il importe !
La présence chinoise
Si, pendant une longue période les Anglais ont vendangé l’Aquitaine (comme dirait Jean-Marc Soyez), certains se demandent si les Chinois ne s’apprêtent pas à en faire autant. Certes ils n’ont pour le moment acquis que 24 propriétés, ce qui est peu par rapport aux 7000 qui composent l’appellation, mais des négociations sont en train pour l’achat d’un grand cru, dont le nom est encore tenu secret, tant il est vrai qu’il faut compter 15 à 20 mois de négociations avant qu’une affaire soit conclue.

Pierre Cambar
photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque

Quant aux Bordeaux, s’ils sont toujours les vins les plus présents sur le continent asiatique, car ils ont été les premiers à l’investir, ils ne sont plus les seuls. A signaler également, un phénomène pour le moins curieux, Bordeaux est devenu en Chine synonyme de vin rouge, à tel point qu’on entend parfois des consommateurs demander un « Bordeaux d’Argentine » ou un « Bordeaux d’Afrique du Sud », tant il est vrai que ce qui était appelé vin en Chine était jusqu’ici plutôt à la cerise ou à la groseille, voire plus proche de la bière que du vin ! Heureusement, Bordeaux reste le moteur des grandes manifestations que ce soit à Hong-kong avec "La fête le vin" ou bientôt à Dalian où la CCI va participer à un festival en juillet prochain. Et puis il y a les salons tels Vinexpo ou Sitevinitech qui attirent à chaque édition de plus en plus de visiteurs. Gardons quand même à l’esprit, comme a pu le faire ressortir ce 2ème G-Vin, que les Chinois ne portent pas le même regard que nous sur le vin, car pour eux il est autant un produit culturel à offrir qu’un produit à consommer pour son plaisir. L’aventure ne fait donc que commencer d’autant les Chinois s’emploient de leur côté à produire des vins de qualité comme sont, par exemple, ceux de la région de Ningxia.

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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