Ambiance très particulière pour cette soirée ou les stigmates de la pluie de la vieille faisaient ressembler certains endroits du site en cour de ferme, mais nul n’en avait cure car tous étaient venus voir Jimmy Cliff et le reste avait bien peu d’importance. Lors de son arrivée sur scène c’est une horde de photographes qui étaient présent pour mitrailler le jeune homme de 67 ans dans sa prestation. On a assisté à un véritable délire et ceux qui n’ont pas pu s’approcher tellement la foule était dense ont pu au moins l’entendre et l’apercevoir au loin. Certains plus courageux sont arrivés à se frayer un chemin à travers cette foule compacte qui n’a pas arrêté de se "trémousser" au rythme de la musique, à agiter des drapeaux, lever les bras, crier, applaudir. Pour beaucoup c’était encore le verre de bière à la main et il faut une certaine dextérité pour ne pas tout renverser. Bref, une ambiance de feu pendant le passage d’une heure de ce monstre de la musique qui en mars 2010, a été admis au Panthéon du rock lors d’une cérémonie d’intronisation tenue au Waldorf Astoria de New York.

Malgré la pluie du vendredi cette 18ème édition du Reggae Sun Ska Festival a semblé particulièrement réussie avec un plateau assez exceptionnel qui en dehors de Jimmy Cliff a regroupé des noms comme Alpha Blondy, Stephen Marley, Groundation, MR Vegas dont c’était la première apparition, Etana, Sensemilia et beaucoup d’autres car on peut en voir des groupes défiler entre les scènes One love et Natty Dread sans compter Dub Fondation, le Show Case et le Dub University implanté dans le Camping 1 qui fonctionne en fin de matinée et en début d’après midi. Difficile voire impossible de suivre tout ce qui se passe sur le site d’autant que de multiples activités sont organisées sur place avec particulièrement un tournoi de football. Le foot c’est un peu particulier pour ce Festival qui a, à un moment élu domicile sur le terrain de foot de Cissac à ses débuts où il a accueilli "The Wailers". Le Reggae Sun Ska Festival a une histoire un peu nomade qui de Montalivet à Cissac et de Cussac à Pauillac l’a amené à planter son décor là ou on voulait l’accepter ou alors on souhaitait l’accepter. Un festival qui mérite surement mieux que ces perpétuelles interrogations.

C’est à une course contre la montre que vont se livrer les organisateurs pour restituer le site dans son état initial car la pluie n’a rien arrangé et avec elle les sols se dégradent très vite. Il va falloir nettoyer les espaces campings et même si l’organisation fait un effort particulier pour la collecte des déchets et pour réaliser une manifestation éco-responsable, il y a toujours des étourdis qui font n’importe quoi mais en attendant bonne cuvée que cette 18ème édition.