On ne peut qu’applaudir à la décision du Conseil Départemental de l’Aude qui a décidé de baisser les indemnités des conseillers départementaux afin de rester au même niveau de dépenses alors qu’il y a un conseiller de plus qu’auparavant, ils ont même diminué le nombre de vice-présidents.
En Gironde on aurait pu faire la même chose car avec la parité on a aussi augmenté le nombre de conseillers départementaux par rapport au nombre de conseillers généraux de la législature précédente. Du reste ce sujet avait donné l’occasion à Grégoire de Fournas de se manifester lors de la première réunion du Conseil Départemental de la Gironde où les élus s’étaient voté le maximum autorisé par la loi en terme d’indemnités. Il est vrai que le geste de l’Aude ne va pas diminuer la dette de la France, on est dans l’ordre du symbole mais les petits ruisseaux peuvent faire les grandes rivières. Dans ce type d’assemblée tout n’est pas que symbole, mais de temps en temps le symbole fait du bien dans une période où tout le monde doit se serrer la ceinture. Ce sont les assemblées elles mêmes qui votent leurs propres indemnités et on les connait peu enclines à rogner sur les émoluments de leurs élus puisque c’est eux qui se les octroient et qu’ils ont du mal à faire preuve de solidarité. Les parlementaires et les élus de tout poil ont souvent mauvaise presse sur cette question et loin du "tous pourris" car ils sont pour la très grande majorité honnêtes, ils n’en demeurent pas moins suspects de magouilles et de malversations d’autant que certains ont très largement montré qu’ils étaient loin d’être au dessus de tout soupçon. C’est en général la représentation nationale qui est visée et elle offre régulièrement des justifications au Rassemblement Bleu Marine qui n’a même pas besoin de faire campagne comme il l’a montré avec sa prestation insignifiante mais payante des départementales avec seulement une poignée d’arguments bien choisis mais inlassablement répétés. Pour lever toute ambigüité sur les "salaires" de nos élus ne serait-il pas judicieux de remettre ce calibrage à la Cour des Comptes. Il faudrait surement passer par un référendum mais il y a très fort à parier qu’il y aurait très peu d’abstentions et que plus de 90% des français répondraient favorablement à cette modification.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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