Bordeaux
Cela nous vient de Pondichéry qui a été un comptoir français en Inde où le Français est toujours une langue officielle comme l’anglais, le malayalam, le tamoul et le télougou. Il s’agit ici de l’art de la tenture murale qui s’appuie sur une tradition millénaire et sur le tissage du coton à une époque où on collait les dessins sur papier sur le coton mais le tout était extrêmement fragile.
Une action associative sous forme d’exposition itinérante… c’est ce que propose l’association « l’atelier au fils d’Indra », une structure définitivement ancrée dans le développement durable et l’économie sociale et solidaire… avec 40 ans d’avance ! En 1969, on ne parle pas encore d’économie sociale et solidaire, encore moins de développement durable ! A part quelques visionnaires, souvent taxés d’illuminés, cette année 1969 ne connaît guère de personnalités prônant l’économie dans une forme solidaire… la première crise pétrolière est encore loin et les prises de conscience quant aux échanges Nord/Sud ne se résument guère que par de juteux échanges en faveur des pays occidentalisés.
Mais c’était sans compter sur Nicole Durieux épouse du vice-consul de France à Pondichéry qui recevant trois personnes venues lui demander du travail et auxquelles elle ne pouvait en donner et qui eut l’idée de leur demander ce qu’elles savaient faire. Ces personnes savaient broder et comme Nicole Durieux de par sa formation était très gourmande d’arts, notamment de l’art indien ancestral, elles mirent en place un atelier de broderies anciennes où, avec l’assistance des femmes indiennes, elles redécouvrirent une « vieille technique admirable de broderies par applique représentant des motifs de l’Inde ancienne » autour des thèmes de la vie quotidienne, des arts décoratifs traditionnels et des représentations religieuses. La fin des années 60 en France, et un peu partout dans le monde occidentalisé, c’est l’ouverture à l’Orient, à ses traditions, à ses exotiques cultures, on pense au bien être de l’esprit par l’intermédiaire du yoga…
Dès 1982, la structure se constitue en association de loi 1901 du côté français… En métropole, elle n’emploie qu’un seul salarié, un ancien dessinateur de l’Atelier de Pondichéry, qui assure le suivi des antennes locales françaises et fait le lien entre France et Pondichéry. De nos jours, chaque cellule française représente entre 50 et 100 bénévoles qui travaillent à la création de ces expositions et à recueillir les commandes qui font vivre ces 265 familles indiennes… Aujourd’hui c’est 180 brodeuses qui produisent 200 toiles par mois et qui font vivre 1.500 personnes du fruit de leur travail avec un nombre très important de bénévoles quand on fait le total du nombre de cellules en France. Dans cette "exposition-vente" de Bordeaux un espace est dédié à l’historique de cette pratique de la "broderie par applique" issue d’une technique de dessin pratiquée sur le seuil des maisons.
Entrée Gratuite
de 10 heures à 19 heures
jusqu’au 19 novembre
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette