Il existe en France un syndrome puissant de renoncement à voir la vérité en face quand il s’agit d’évoquer les outrances épouvantables commises à l’instigation de personnes se réclamant d’une référence religieuse. Peu de monde n’ose vraiment stigmatiser les déviances effroyables de criminels se drapant simplement dans une pseudo interprétation de théories dépourvues de toute raison. Et c’est valable dans tous les partis où, si l’on condamne vigoureusement ces comportements, ce n’est que de manière sélective. Il faudrait inlassablement rappeler par exemple que la charia est humainement inadmissible, quels que soient les régimes et les pays qui l’appliquent, que l’excision est une horreur, que le sort social fait aux femmes est contraire à la déclaration universelle des droits de l’Homme… et ne pas se contenter de gémir dès que des crimes réels sont commis au nom de ces principes. Malheureusement en France on a le don de faire encore de l’indignation sélective. Le simple respect du principe de laïcité impose des positions beaucoup plus fortes que celles développées nationalement et internationalement. C’est la faiblesse du politique étranglé par la diplomatie, émasculé par les conséquences économiques, dénaturé par les aspects politiciens qui empêche de dénoncer partout et tout le temps les abus imputables aux religions.
Il existe au Moyen Orient, en Afrique, en Asie des pseudos mouvements se servant, sans même en comprendre la portée, de l’islam pour justifier des crimes contre l’Humanité. Sommes nous capables en France et surtout à Gauche de nous indigner avec autant de vigueur que dans d’autres cas contre ces terroristes, ces bandes sanguinaires préhistoriques ou moyenâgeuses se parant dans des principes appliqués aux autres mais jamais à eux-mêmes ? La barbarie a, il est vrai, toujours accompagné les religions génératrices de guerres dévastatrices. Nous avons la mémoire courte ! Que s’est-il passé le 24 août 1572 ? Quel lycéen français, titulaire du bac, est capable de répondre à cette question. Lui a-t-on enseigné qu’il soit de confession musulmane, juive ou chrétienne les conséquences de l’intolérance criminelle découlant du fanatisme religieux exploité par les fous de dieux hypothétiques ? La Saint Barthélémy c’était il y a 452 ans en plein Paris…
Au cours de cette nuit : les assassinats ciblés des chefs protestants se transforment en massacre généralisé de tous les protestants, sans considération d’âge, de sexe ou de rang social. Alertés par le bruit et l’agitation de l’opération militaire, les Parisiens les plus exaltés se laissent emporter par la peur et la violence. Ils attribuent à tort le trouble nocturne aux protestants et se mettent à les poursuivre, pensant agir pour la défense de leur ville. La tuerie dure plusieurs jours, malgré les tentatives du roi pour la faire arrêter. Enfermés dans une ville quadrillée par la milice bourgeoise, les protestants ont peu de chance de s’en sortir. Leurs maisons sont pillées et leurs cadavres dénudés et jetés dans la Seine. Certains parviennent à se réfugier chez des proches mais les maisons des catholiques tenus en suspicion sont également fouillées. Ceux qui manifestent leur hostilité au massacre prennent le risque de se faire assassiner. Le massacre touche également les étrangers, notamment les Italiens…Suivant un rituel purificateur, le cadavre de Coligny, retrouvé par la foule, est émasculé, plongé dans la Seine où il pourrit trois jours avant d’être pendu au gibet de Montfaucon. Il faudra vraiment attendre le siècle des Lumières en France pour que s’affaiblissent cette haine artificiellement entretenus par des prêches incendiaires. Que font de différent les bandits sanguinaires actuels au Moyen Orient et partout ailleurs ?
_ La faiblesse de l’éducation publique et laïque dans le monde musulman a laissé durant des décennies le rôle éducatif aux seuls religieux (écoles coraniques) et a détruit tout esprit critique, inféodant des générations entières à une pseudo morale divine. Les vrais racines des comportements abjects de faux dévots mais de réels criminels sont dans cette défaillance et ce n’est pas pour rien si les symboles culturels, éducatifs, historiques sont immédiatement détruits. Et que l’on ne se fasse pas d’illusion, au risque de choquer profondément, la France prend de manière beaucoup plus lente ce chemin faute d’une vraie résistance collective reposant sur la laïcité absolue, une véritable politique éducative de citoyenneté (réforme en profondeur des méthodes pédagogiques), par une lutte sans merci contre les soutiens extérieurs au fanatisme religieux de tous bords.
Tous ces dangers montent dans notre quotidien tuant à petit feu la République et nous y contribuons en renonçant à condamner la violence d’où qu’elle vienne, la haine quel qu’en soit le fondement, l’endoctrinement quel qu’en soit les auteurs. Ce qui se passe dans le monde n’est qu’à une autre échelle relayée médiatiquement.
On ne lutte pas contre le fanatisme avec des bons mots mais par des actes concrets de résistance, par la réhabilitation de l’éducation populaire, par le prosélytisme laïque. Arrêtons de mettre la tête dans le sable chaud des fausses certitudes : il existe un danger de fanatisme importable en France et il est croissant chaque jour. Ce n’est ni être lepéniste que de l’écrire, ni être un oiseau de mauvaise augure, ni un facho qui s’ignore. C’est être simplement républicain. Un mot qui paraît tellement désuet que plus un seul politique ne l’utilise !

Ecrit par Jean-Marie Darmian


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