Bordeaux

Cosi fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart

À la suite du succès des Noces de Figaro, Joseph II qui appréciait Mozart, lui confia le soin d’écrire un opéra du genre buffa en relation avec Lorenzo da Ponte, poète impérial successeur du grand Métastase. Il fixa le thème inspiré d’un événement réel qui avait amusé tout Vienne : deux officiers à Trieste avaient échangé leurs femmes. Livret et partition furent écrits en un mois, en décembre 1789.



Toutes pareilles ?
On a longtemps pris Cosi pour une comédie insouciante, avant de se rendre compte de la gravité fiévreuse qui en est le véritable fond. Avant de comprendre que la question y est celle du leurre qui est au centre énigmatique du rapport entre un homme et une femme. Misogynie alors a-t-on dit de Cosi ? L’explication est simpliste. N’est-ce pas plutôt l’apparence qui y est mise en question, les errances de l’identité, et finalement cette reconnaissance en miroir qu’est l’amour ? Car le doute mélancolique qu’engendre le jeu de ces sentiments masqués, qui fait voir le drame secret sous le divertissement, est-il autre chose que la question fondamentale que pose l’amour, celle de la dépossession de soi vers l’autre ? En fait Mozart s’interroge, à travers la comédie de Da Ponte d’abord, à travers le miracle d’une musique qui renouvelle les fibres de la fièvre ensuite, sur l’existence même du choix amoureux. Ce jeu est en fait un moulin à questions, celles que se posent Fiordiligi et Dorabella (l’une n’étant que la variation de l’autre), un jeu qui fait douter de l’« évidence » de l’amour. Dans ce spectacle subtil et chanté avec grâce, Claus Guth sait entrainer la farandole des sentiments sans appuyer sur les plaies – mais sans les cacher.
Alain Duhault

Intrigue
Profondément convaincu de l’infidélité des femmes, le cynique Don Alfonso provoque ses jeunes amis Ferrando et Guglielmo en mettant en doute la constance de leurs fiancées, les sœurs Dorabella et Fiordiligi. Pour prouver ce qu’il avance, Alfonso leur propose le plan suivant : annoncer à leur belle leur départ à la guerre, puis revenir sous les traits de soldats albanais, prêts à tout pour séduire les fiancées esseulées. Leurs « vrais » amants partis, Fiordiligi et Dorabella se montrent outrées lorsque leur servante Despina (complice de Don Alfonso) introduit chez eux ces deux Albanais qui se montrent aussitôt entreprenants. Les deux sœurs les repoussent d’abord vertueusement, mais se laissent bientôt séduire par ces nouveaux soupirants qui, masqués sous une fausse identité, déchantent peu à peu de voir leurs maitresses les trahir ainsi. « Elles font toutes ainsi ! » (« Cosi fan tutte ») conclue Don Alfonso, ravi d’avoir prouvé sa théorie. La supercherie découverte, les deux couples se reformeront malgré tout, sans grande illusion sur leur bonheur.

Festival de Salzbourg
Livret
Lorenzo da Ponte
Direction Musicale
Adam Fisher
Mise en scène
Claus Guth
Distribution
Fiordiligi  : Mia Persson
Dorabella  : Isabel Leonard
Ferrando  : Topi Lehtipuu
Guglielmo  : Florian Boesch
Don Alfonso  : Bo Skovhus
Despina  : Patricia Petibon
Alidoro :Simon Orfila

Jeudi 3 avril
19h45 précises
Durée du spectacle
3h 30 / 2 actes dont 1 entracte de 20 minutes

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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