
Le secteur aérien représente 2 % des émissions de CO2 mondiales mais au moins 5 % de l’impact climatique selon le GIEC, si l’on prend aussi en compte les rejets d’oxydes d’azote et les traînées de condensation, ces nuages blancs qui se forment après le passage d’un avion. En outre, le nombre de passagers devrait doubler en vingt ans, passant de 2,5 milliards dans le monde en 2008, à 4 milliards aujourd’hui et 8 milliards en 2037. En France, le député de la France insoumise François Ruffin a déposé un amendement dans le cadre du projet de loi Mobilités pour interdire les vols intérieurs substituables par le train pour un trajet de moins de 2 h 30 min. Prendre l’avion pour un trajet national est sept fois plus polluant qu’en bus et 14 à 40 fois plus polluant que le train, selon l’ADEME. La proposition est soutenue par 69 % des Français, selon un sondage Elabe pour BFM, publié fin juin. Si l’amendement a finalement été rejeté, le gouvernement a toutefois annoncé la création d’une écotaxe sur billets d’avion pour les vols au départ de la France à partir de 2020, allant de 1,50 à 18 euros. Au niveau européen, la France défend l’instauration d’une taxe européenne sur le kérosène des avions avec quatre autres pays - les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la Suède. Le secteur réagit en brandissant la menace de 3 000 à 4 000 emplois supprimés et d’une facture évaluée à 350 millions d’euros. Et rappelle qu’il s’est engagé à être carbo-neutre à partir de 2020, c’est-à-dire que la croissance des émissions de CO2 par rapport aux niveaux de 2020 devra être compensée via des crédits carbone, et à diviser par deux ses émissions d’ici à 2050.
Concepcion Alvarez @conce1
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