
Pendant ce second procès, l’état de nécessité a de nouveau été invoqué par les avocats. Marie Toussaint, militante et élue écologiste comparaissait en tant que témoin et co-fondatrice de l’Affaire du siècle “Aux Pays-Bas, les juges ont déclaré que la lutte contre le dérèglement climatique était nécessaire pour respecter la Déclaration des droits de l’Homme” a-t-elle déclaré. Christophe Cassou, climatologue, Directeur de Recherche au CNRS et membre du GIEC a pu apporter des éléments scientifiques sur la gravité des impacts du dérèglement climatique “En 2007 le GIEC sonne l’alarme climatique et aujourd’hui force est de constater que rien n’est fait et que nous sommes en urgence climatique” ; avant d’ajouter “Nous sommes aujourd’hui en train d’écrire une page de l’histoire, par nos actions et nos décisions”. Frédi Meignan, Président de Mountain Wilderness France, association nationale de protection de la montagne a pu témoigner de l’impact direct de la vie des Alpes : “Quand on est sentinelle et qu’on voit une menace arriver, est ce qu’on a le droit de ne rien dire ? Moi je pense qu’on a le devoir de réagir !”. “Interpeller le chef de l’Etat je pense que c’est une initiative d’utilité publique et planétaire ! Ce qui est devant nous est grave !” “Rappelons que le 16 septembre 2019, le Tribunal de Grande Instance de Lyon avait pourtant prononcé une décision historique, la relaxe de deux décrocheurs de portrait, Fanny et Pierre, reconnaissant l’état de nécessité et la légitimité de l’action face à l’urgence climatique. Aujourd’hui, le procureur, qui de manière très étonnante a prononcé une réquisition similaire à celle du jugement du procès du 28 mai, ne semble pas avoir pris la mesure de l’enjeu, et nous espérons que le juge percevra la légitimité de nos actions. Face à la surdité de l’Etat, nous avons le devoir citoyen d’agir.” souligne Sylvine Bouffaron d’ANV-COP21. En effet, le procureur a requis 500€ d’amende avec sursis pour 5 des militants et 250 euros pour le dernier, pour “vol en réunion avec ruse”, ainsi que 500 euros d’amende pour refus de prélèvement ADN. Le délibéré sera rendu le 14 janvier 2020. Les militants d’ANV-COP21 réitèrent leur détermination à dénoncer l’inaction du gouvernement face à l’urgence climatique malgré les condamnations : “Ce qui nous fait peur ce sont les conséquences catastrophiques de l’attitude de ce gouvernement, qui continue à se cacher derrière des discours vides mais qui ne prend pas la mesure de la situation. Nous appelons à poursuivre les actions de désobéissance civile visant à alerter le gouvernement sur le péril climatique auquel nous devons faire face !” déclare Florent Gaudin d’ANV-COP21. En 8 mois, depuis les premières actions de décrochages de portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies, 20 procès sont intentés sur tout le territoire à l’encontre des militants d’ANV-COP21. Les prochains sont ceux de Grenoble, le 4 novembre et le 2 décembre et Toulouse le 20 novembre. L’Appel des Décrocheurs de Lyon se tiendra le 19 décembre 2019.
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