Portets

C’est très paradoxalement dans la délicieuse odeur du mimosa dont un bouquet, pour célébrer la Saint Valentin, sera offert à chaque visiteur, que ceux qui viendront au château de Mongenan, ce dimanche, entendront parler des problèmes quasiment insurmontables que les ordures ont posées depuis toujours à nos sociétés. Corollaires de la production et de la consommation, les ordures ont toujours empuanti l’atmosphère. Les Romains s’en souciaient déjà avec la cloaca maxima. Au Moyen Age, un roi au nez délicat ordonna au prévôt des marchands de Paris de faire débarrasser tous les tas qui entouraient le Louvre. Au XVIIIème siècle, les Frères de la Loge des Neuf Sœurs en firent leur cheval de bataille et obtinrent de Louis XVI la création d’un corps de vidangeurs spécialisés. La mode était à l’hygiène et à la salubrité. Mais il fallut attendre le préfet Eugène Poubelle pour que soit généralisée l’invention qui porte son nom avec obligation aux concierges de sortir les dits récipients avant le passage des éboueurs et de les rentrer dès le vidage.Mais toutes ces excellentes décisions n’ont pas suffi. Notre société de consommation ploie sous les emballages, les boites de conserves, les sachets en plastique. Le sujet a été abordé à la Convention citoyenne pour le climat qui a été prié de réfléchir à la grave question : Comment s’en débarrasser ? Car le problème n’est pas si simple. D’abord, la destruction des ordures a un coût élevé .Ensuite, les écologistes sont partagés entre ceux qui sont contre les incinérateurs et ceux qui sont pour. Ceux qui optent pour l’enfouissement sont bientôt ensevelis sous le volume. On exporte donc les ordures , d’abord dans les départements voisins, c’est le cas en Sud-Gironde, puis à l’étranger, Espagne, Allemagne, Afrique, Asie. Autant dire que le problème se repose, sans cesse aggravé. En outre, le ramassage des ordures, leur incinération, leur transfert, n’est pas forcément dévolu à des entreprises appartenant à des enfants de cœur. La mafia a pris une part prépondérante, si ce n’est majoritaire, dans le traitement des déchets. Gomorra raconte cette peu reluisante affaire, partie d’Italie et qui maintenant, atteint beaucoup de pays d’Europe et d’Afrique. Car ne pas ramasser les déchets est un moyen de pression épatant sur les élus et les gouvernements. Déchets égalent maladies, épidémies, saleté, perte de chiffre d’affaire. Il n’y a pas que l’odeur qui soit nauséabonde.
Autant donc pour savoir tout ce qui se cache au fond de nos poubelles, venir à Mongenan, le dimanche 16 février à 17 h pour écouter Florence Mothe traiter du sujet « De l’Hygiénisme à la civilisation des déchets ». Car le déchet peut aussi avoir ses charmes. Le sculpteur César et les performances de Gina Pane l’ont abondamment prouvé.
Renseignements : Château de Mongenan 05 56 67 18 11.
Visite tous les jours à partir de 14 h.
Fête du mimosa et conférence le dimanche 16 février, entrée 10 €
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