France Cruège de Forceville, fille du célèbre décorateur élève de René Buthaud, a consacré sa vie à défendre l’œuvre de ce bordelais qui fut, au temps des Années folles, un des plus grands céramistes du monde. Elle vient d’ailleurs de lui consacrer un nouveau livre . La ville de Bordeaux est atteinte de la malédiction de ne reconnaître ses artistes que s’ils quittent les rives de la Garonne. Ainsi Sauguet, Lhote, Jean Babilée, Mauriac, Saint-John Perse, Jean Cayrol passèrent-ils à la postérité, sans que jamais leur ville natale leur reconnaisse la place qu’ils méritent.

Dans sa série sur les Années folles, Florence Mothe a déjà évoqué l’extraordinaire entourage de Gabriel Frizeau qui a réussi, tant parmi ses amis, qu’à travers sa collection qui fait aujourd’hui l’honneur des plus grands musées du monde, à réunir les meilleurs de son époque. Mais à Bordeaux, qui connait Gabriel Frizeau ?

Si nul n’est prophète en son pays, si les autorités locales se font gloire et honneur d’ignorer ce que les autres leur envient, si l’inculture se généralise à un point désormais très inquiétant, il était nécessaire de rappeler quelques noms incontournables.

Ce sera chose faite le dimanche 3 décembre à 17 h au château de Mongenan où Florence Mothe tracera le portrait de quelques une de ces incontournables des Années Folles : Buthaud, Dupas, Ferret, qu’accompagneront Paul Landowski et Paul Valéry. Le talent, le génie, ne sont affaires ni de géographie, ni de style. Mais certaines périodes, certains environnement font jaillir des œuvres majeures. Ce fut le cas de Bordeaux à l’époque. Ce temps, aujourd’hui, est-il aboli ?

Renseignements : château de Mongenan, 33640 Portets, renseignements 05 56 67 18 11, Entrée 10 €, conférence suivie de la dégustation gourmande des vins du domaine.