Respecter la Terre : Les fragilités de la terre



L’alliance rompue entre la Terre et l’homme.

Le vivant est fragile.
La terre est fragile parce que la Terre est vivante. Elle évolue, elle s’adapte. La Terre est la planète de la vie. La Terre est vulnérable comme l’est de la même façon l’homme qui y habite. Depuis la nuit des temps, l’homme a signé une alliance cachée avec la Terre, une alliance qui conduisit l’homme au respect de la nature. L’homme à besoin d’air pour respirer, de fruits et de légumes, de viandes et de poissons pour manger, d’herbes aromatiques pour se soigner, de bois, de pierre pour s’abriter, de pétrole, de charbon, de gaz pour créer l’énergie nécessaire à ses inventions. La nature est là pour pourvoir, nous sommes là pour la respecter.

Si à grandes enjambées nous traversons l’histoire du monde et plus sûrement celle de l’occident, nous distinguons trois époques progressives, trois cultures, trois façons de penser : La Renaissance qui s’ouvre sur le monde, l’époque classique qui impose le rationnel et enfin l’époque moderne et son savoir scientifique. Hélas pour nous, la science a dérapé sur son savoir qui très vite s’est retrouvé sous la domination du pouvoir. C’était à la fin du XVIII° siècle. C’était la découverte du monde industriel puis celle de l’économie qui a accouché de la production. C’est à ce moment là que l’homme a progressivement oublié son alliance avec la nature. Aujourd’hui nous ne pouvons que constater et nous rappeler la dernière phrase de l’ouvrage de Michel Foucault « les mots et les choses » :
« … Alors on peut bien parier que l’homme s’effacera, comme à la limite de la mer un visage de sable. »
Foucault parle au conditionnel (s’effacerait), nous sommes alors en 1966. Aujourd’hui en l’an 2018, je crois qu’il parlerait au futur et peut-être même au présent, s’il était vivant.

Les fragilités de la Terre.

Pour nous aider à comprendre ce que doit être notre action, pour retrouver une Terre riche, avenante, apaisée, il faut en connaître les caractéristiques les plus fragiles afin de renforcer son équilibre qui demande beaucoup de doigté.

La Terre est comparable à un jardin d’Eden. Elle fournit à tous, végétaux, animaux et hommes, l’essentiel pour vivre et elle rajoute, suprême bonheur, la beauté qui donne du sens.
Nous sommes dans une approche strictement darwinienne, c’est-à-dire que l’homme est apparu sur terre parce que les conditions étaient favorables et non pas parce que la terre avait anticipé sa venue et s’était structurée à cette fin. Plus simplement, le darwinisme est une conséquence mais jamais une cause.

Cette terre qui nous accueille, qui nous nourrit, qui nous soigne, cette terre qui est belle sans le vouloir, n’est belle que grâce à ses transformations, à ses mutations, à ses modifications, belle parce que vivante et comme tout être vivant, elle porte en elle la mort.

La terre doit tout au soleil : son origine d’abord, sa lumière vitale pour l’homme, nécessaire pour la photosynthèse des plantes, l’ouverture des fleurs, la beauté d’un ciel auroral ou crépusculaire, la clarté des paysages de la planète. Par l’une de ces nuances habiles du sort, la Terre doit aussi beaucoup à la lune qui, lors de sa création, a fait basculer l’axe polaire de la terre de 23°4 créant ainsi les quatre saisons, un cycle qui se rajoute à celui des jours et des nuits rythmant la physiologie des plantes, celle des animaux et les sensations des hommes et des femmes.

Les protections de la terre contre le soleil


La terre doit donc tout au soleil et pourtant, elle s’en protège de plusieurs façons. D’abord avec l’atmosphère.
Sur les 50 premiers km de l’atmosphère au-dessus de la Terre, on distingue deux couches :

  • La plus basse, entre zéro et 10-15 km, « dite troposphère ». C’est là que se situent les phénomènes météorologiques mais aussi l’essentiel des gaz à effet de serre.
  • La plus haute, entre 15 et 50 km, dite « stratosphère » (c’est là où vous êtes quand vous rêvez). C’est là aussi où se trouve la couche d’ozone.

Parlons pour commencer « d’intelligence » de la nature : A l’origine, la photosynthèse propagea de l’oxygène dans l’atmosphère, les molécules de dioxygène ( O2) se combinèrent avec des atomes d’oxygène (O) pour créer l’ozone (O3). Ainsi apparut la couche d’ozone dans la stratosphère (voir illustration). Cette couche est protectrice, elle retient les rayons solaires ultraviolets-B dangereux pour les hommes, les animaux et les plantes par leur capacité à altérer l’ADN des cellules, à développer des cancers de la peau, des cataractes. En même temps ces rayons réduisent la photosynthèse des plantes.
L’ozone est un gaz à effet de serre mais dans la stratosphère, loin de la terre, la gravité s’efface progressivement si bien que la densité de l’ozone est faible et le gaz ne joue pas un rôle négatif pour l’atmosphère. Cet ozone-là est gentil, protecteur, bienfaiteur, il est situé exactement là où il joue un rôle favorable à la nature.

Parlons du pouvoir négatif de l’homme : Dans les années 1980, les astronomes détectèrent un trou dans la couche d’ozone dans l’hémisphère sud. La cause fut assez rapidement trouvée (probablement parce qu’elle était déjà connue). Le trou était dû à la forte utilisation de CFC (chlorofluorocarbone) à des fins de refroidissement et de bombes aérosol. En 1987, ce gaz fut interdit dans de nombreux pays. Aujourd’hui, la Chine est toujours accusée d’utiliser le CFC dans le domaine de la construction. Nous n’en dirons pas plus pour ne pas en dire du mal.

Il existe un autre ozone, localisé dans la troposphère (la couche basse de l’atmosphère). Celui-ci est provoqué par les activités de l’homme. En particulier par l’utilisation massive des éléments carbonés fossiles (pétrole, charbon, gaz, schiste, etc.). Cet ozone est doublement pénalisant : il est polluant et son effet de serre joue à plein à cause de sa densité (gravité forte). C’est cet ozone qui, en été, pollue les villes et provoque des troubles respiratoires. C’est contre lui que les voitures sont amenées à circuler un jour sur deux.

A cette fragilité de l’atmosphère nous devons ajouter une autre fragilité de la Terre liée à la protection du soleil. Il s’agit du bouclier magnétique de la Terre.

Champ magnétique terrestre

Ce bouclier fut créé un milliard d’années après l’apparition de la Terre. Ce sont des courants électriques émis par le noyau liquide au centre de la terre qui, soumis à la rotation de la Terre, génèrent un champ magnétique comme le prévoient les équations de Maxwell.
Ce bouclier situé sur une large zone, entre 1000 et 60.000 km de la Terre est essentiel pour la vie sur notre planète. Il nous protège des particules d’hélium émises régulièrement par le soleil dans des flux appelés « vent solaire ». Ces vents peuvent parfois prendre les allures de tempêtes solaires selon l’activité de notre étoile. L’énergie véhiculée est alors tellement grande qu’elle peut détériorer notre bouclier magnétique. C’est là que git une autre fragilité de la terre.

Cette fragilité, réjouissons-nous, n’est pas causée par les activités de l’homme, seulement par les phénomènes d’irruptions solaires. C’est à ce point crucial que je voulais en venir pour bien comprendre le comportement tragi-comique de l’homme.
Reprenons la question du bouclier : En cas de grosse tempête solaire, ce qui arrive régulièrement, disons tous les 10 ans en moyenne, le danger concerne en premier les perturbations sur les systèmes de communication, les coupures d’électricité, le danger pour les satellites de perdre leur GPS et quand même aussi l’augmentation des radiations sur les passagers dans les avions. Mais l’homme ne sera pas frontalement menacé (Ce qui peut menacer l’homme c’est une suppression du bouclier magnétique comme ce fut le cas sur la planète Mars il a des milliards d’années). L’homme prend au sérieux tous ces phénomènes aléatoires qui interviennent dans le cosmos. Il en a peur. Il veut protéger son patrimoine, il veut réduire les risques. En conséquence, il a développé sur les cinq continents des observatoires pour mesurer le champ magnétique terrestre et pour instituer ainsi une politique de vigilance sur les tempêtes solaires et sur la qualité du bouclier. Les études ont abouti à une procédure très précise en cas de tempête solaire.
Comment est-il possible que l’homme se protège contre les effets nocifs des phénomènes cosmiques dont les conséquences sont limitées alors qu’il dédaigne les conséquences dramatiques de ses propres activités ? Comment est-ce possible ? Dites-moi ! S.V.P.

De la même façon, l’homme s’intéresse de près aux astéroïdes qui peuvent tomber sur la Terre, c’est une recherche permanente de la NASA qui n’a guère de sens tant le risque est faible.

Pire, la NASA, toujours elle, envisage la création d’un bouclier magnétique autour de Mars dans le but de peupler la planète ! Quant aux chinois, ils veulent positionner une autre lune pour éclairer la terre de nuit sans lampadaires !!

Tout ceci est totalement factice, artificiel, prétentieux, contre nature et disons-le, absurde. Ionesco en aurait fait ses délices dans une pièce de théâtre de type « La cantatrice chauve ». En attendant la terre est en train de mourir à cause de cet homme insensé. Je n’ai qu’un mot à vous offrir, un mot de Lacan : « L’homme doit avoir du dédain pour sa fonction ».

La fragilité des sols

On distingue trois niveaux dans le sous-sol.
  • Au plus près du sol, la litière. Le nom même rappelle un mélange de multiples éléments qui après décomposition aboutit à un composite riche. Dans la terre, la litière est un ensemble de déchets, de feuilles mortes, de débris végétaux, de cadavres d’animaux, de champignons qui par dégradation engendrent l’humus, la substance organique de la terre. L’humus est une substance noire, grumeleuse, humide, meuble, riche en eau.
  • Au plus profond (3° niveau) git la roche mère, sous la forme de calcaire, de schiste ou de granit, composée de silice, de fer et d’aluminium. Ces trois derniers composants piégés dans les roches ne sont pas atteignables. Ce sont les microbes et aussi les racines des plantes qui vont attaquer la roche mère et « libérer » les éléments minéraux qui se mélangent avec l’eau pour créer des argiles, éléments minéraux de la terre.
  • Entre ces deux niveaux, la partie intermédiaire ne joue qu’un rôle de transfert. Là ce sont les vers de terre qui sont à l’œuvre en brassant le sol en profondeur, riche en argile avec le sol en surface, riche en humus.

Le lien entre l’humus et l’argile nous plonge dans les subtilités empiriques de la chimie. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le lien entre l’organique et le minéral se crée dans l’intestin des vers de terre qui restituent dans leurs excréments le complexe argile-humus. C’est la qualité de ce complexe organo-minéral qui garantit une terre fertile.
Quand on connaît la multitude des composants (végétal, animal, éléments chimiques) qui interviennent dans la création d’un sol fertile, on en comprend la fragilité. Une fragilité qui s’est accrue depuis que l’homme a mis son nez dans la terre, non pas pour la renifler, ce qui serait déjà beaucoup, mais pour l’exploiter.

La fragilité de l’eau

Sans eau, il n’y a pas de vivant. S’il existait une vie dans une autre planète, sous quelques formes que ce soit, il y aurait obligatoirement de l’eau sur cette planète-là et le pourcentage d’eau chez les vivants serait probablement supérieur à 50%.
Les aliens, les extra-terrestres, s’ils existent, seraient beaucoup plus proches de nous que nous ne l’avions imaginé à l’époque récente où nous parlions des « petits hommes verts ». Nul ne peut dire quelle serait la ressemblance entre nous et eux mais les éléments chimiques étant les mêmes dans toutes les galaxies, dans tout l’univers, il est naturel de penser qu’un lien étroit nous unirait et tout particulièrement l’eau, rien que de l’eau comme le chante Véronique Sanson.

Pourquoi donc l’eau est-elle partout ? Pourquoi est-elle indispensable à la vie ? Pourquoi nous faut-il la protéger ?
D’abord l’eau est un composé d’hydrogène et d’oxygène .
L’hydrogène est le symbole de la simplicité. Parmi la centaine d’atomes qui existe dans la matière, le premier né, le numéro 1, le plus simple de tous, le plus abondant dans l’univers (74%), c’est l’hydrogène. Il n’est pas possible de faire plus simple : un électron, un proton, pas de neutron. C’est cette simplicité qui permet à l’hydrogène de s’associer d’abord avec lui-même mais aussi avec à peu près tous les autres atomes et plus particulièrement avec l’oxygène qui est le troisième élément le plus répandu dans l’univers (1%), bien loin de l’hydrogène.

Voici le trois éléments chimiques les plus abondants dans l’univers :

Hydrogène : 73,5%Hélium : 24%Oxygène : 1%
   

Et l’hélium me direz-vous ? L’hélium vit sa vie dans les étoiles, c’est un gaz inerte présent à l’état de traces sur les planètes qui s’associe très peu aux autres éléments chimiques.
L’eau, revenons à l’eau. Nous avons dit que l’hydrogène est le symbole de la simplicité mais la liaison de l’hydrogène avec l’oxygène pour former l’eau est d’une grande complexité (dans laquelle nous ne rentrerons pas) qui donne à l’eau toutes ses spécificités.

  • L’eau est présent sur terre sous trois phases : liquide, solide (glaces), gazeuse (vapeur d’eau). C’est le seul corps présent sur terre dans les trois états.
  • L’eau est partout : la pluie, les rivières, sous terre, dans les glaciers des montagnes et dans ceux des pôles, les lacs, les océans, dans toutes les plantes, les oasis, chez tous les animaux, chez l’homme.
  • L’eau sculpte les paysages. Elle contribue à la formation du relief, à l’apparition de la vie et reste indispensable à son maintient.
  • La stabilité : La molécule d’eau est très stable grâce à la liaison hydrogène.
  • La fluidité : L’eau coule facilement, remplit les interstices, s’étale en surface.
  • C’est un solvant très efficace : L’eau dissout en particulier le sel et le sucre mais pas le sable (heureusement nous n’aurions pas de plage). Dans 1m3 d’eau de mer, soit un peu plus d’une tonne, il y a 35 kg de sel obtenu par évaporation.
  • L’eau contient plus de 70 éléments dont les plus courants sont le chlore, le sodium le magnésium, le soufre, le calcium, le potassium et le carbone. Comment voulez-vous que l’homme puisse s’en passer ?

    Et pourtant, l’eau se raréfie. Elle se raréfie sous la pression de deux phénomènes opposés : La consommation augmente alors que la ressource diminue.
    La consommation augmente avec la croissance démographique qui, envers et contre tout, n’en finit pas de se perpétuer avec un taux de natalité élevé et un taux de mortalité en baisse (10 milliards de terriens sont prévus en l’an 2050).
    La consommation augmente en agriculture (irrigation trop importante) et en élevage, particulièrement celui des bovins.
    Elle augmente aussi à cause des pertes et des gaspillages alimentaires. Il ne tiendrait qu’à peu de chose dans notre vie pour réduire ces gaspillages qui ne sont que des excès, des abus, conséquence de notre légèreté, notre désinvolture, notre indifférence, c’est-à-dire notre irrespect.
    Pendant ce temps, les ressources d’eau diminuent avec le réchauffement climatique, la pluie nous manque, le niveau des nappes baisse, apparaît la sécheresse en plein hiver.
    Face à nous se dresse la plus grande menace que l’homme n’ait jamais connue : La bataille de l’eau.

Ecrit par Serge Sampoux


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