Avec un nombre de candidats qui ne cesse d’augmenter un peu plus chaque semaine, les primaires de la droite et du centre tournent au concours de popularité et de séduction, fort peu susceptible de servir l’image de la politique et encore moins celle de la démocratie.
Combien de candidats ?
Quoiqu’en disent certains esprits égarés par leur engouement pour les joutes électorales et selon lesquels la bonne santé de la démocratie serait proportionnelle au nombre de candidats à la primaire, la multitude de candidats, onze à ce jour*, ne manque pas d’évoquer un casting folklorique. L’empilement des candidatures fait beaucoup plus penser à un jeu, à un test de popularité non sans arrière - pensée, plutôt qu’à une sérieuse préparation à des élections présidentielles.
Sans aucun doute, certains candidats à la candidature n’ont pas oublié à l’image des précédentes primaires de la gauche, comment avec de petits pourcentages on peut devenir ministre ou bien faiseur de rois, ou encore, obtenir des postes de ministres avec des scores microscopiques (Jean-Michel Baylet).
Les élections primaires en France sont devenues l’occasion de mesurer son « poids » et à l’issue de ce tour de chauffe de négocier les postes. De quoi ensuite, marier la carpe et le lapin dans une même majorité, Arnaud Montebourg et Manuel Valls en ont fait l’expérience à l’issue des primaires de la gauche avec l’efficacité que nous avons pu constater.
Emiettement
La multiplicité des candidatures avec ses surenchères et l’émiettement des offres, si elle semble avoir pour but une plus grande mobilisation de l’électorat, va nous donner à voir et entendre des candidats dont peu semblent légitimes tant l’expérience voulue pour exercer la magistrature suprême est loin d’être possédée par tous !
- Nicolas Sarkozy et Alain Juppé
- photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque
Lesquels candidats au faible pourcentage de « supporters » et à la défaite annoncée, ne sauront se priver si nécessaire, de propositions originales d’autant plus qu’elles ne seront jamais soumises à l’épreuve de la réalité.
Une estrade
Une estrade pour les « y’a qu’à faut qu’on » et les candidats ambitieux en quête de notoriété selon certains, un casting beaucoup trop large à l’évidence, mais cependant une pratique désormais incontournable pour des partis politiques quelque peu exsangues et divisés en leur sein, dont les électeurs ont néanmoins tout à fait envie de s’exprimer afin de désigner leur représentant, appelé souvent « champion » dans un monde quelque peu déboussolé.
Pas vraiment de quoi affaiblir les candidats favoris, ni ajouter à la gloire du vainqueur, tant le nombre n’ajoute rien à la qualité.
Le mécanisme de régulation rendant nécessaire le parrainage de 25 députés pour chaque candidat, devrait cependant mettre fin à l’inflation des candidatures. Ces derniers jours, les sommets semblent atteints et l’organisation des débats à venir fort problématique.
Il est encore temps pour certains candidats de se retirer, nul reproche ne devrait leur être fait …
*Candidats déclarés à ce jour :
Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire,
Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Nadine Morano,
Hervé Mariton, Jean-Frédéric Poisson, Frédéric Lefebvre,
Geoffroy Didier, Jacques Myard.

Ecrit par Dominique Mirassou
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