Bordeaux
Il y a un peu moins de dix ans, des fouilles archéologiques sur le site des ruines du Palais Gallien ont mis à jour des tessons de céramique et de monnaies permettant de dater la construction entre 100 et 150 après J.C., alors que jusqu’alors elle était datée entre 200 et 300 après J.-C., sous le règne de l’empereur Gallien.
Un amphithéâtre elliptique ...
D’une hauteur de 25 m avec des axes de 133 m et 110 m, l’arène est entourée de six enceintes, l’une autour de l’autre. Escaliers et gradins sont en bois.
L’amphithéâtre peut recevoir entre 15000 et 22000 spectateurs. Il est alors utilisé pour les courses de chars, les combats de gladiateurs et les spectacles de gymnastique.
Incendié ?
Incendié selon certains chroniqueurs lors de l’invasion de Bordeaux par les Barbares (274-276), information cependant non prouvée ...
Après la chute du dernier Empereur romain d’Occident, Romulus Augustule, en 476, le site va être laissé à l’abandon et se dégrader ...
De nombreuses anecdotes vont attribuer aux lieux les activités les plus diverses allant de la sorcellerie à la prostitution en passant par des trafics en tous genres ... Allant même jusqu’à prêter au site l’émanation d’ondes maléfiques, émanant de pierres imprégnées du sang des gladiateurs.
Destruction du site ...
En 1792, lors de la Révolution, le Palais Gallien devenu bien national est vendu par la municipalité en quête de ressources ... Ordre est donné de démolir le monument.
En 1795, plusieurs terrains sont vendus et des immeubles viennent remplacer le Palais.
En 1801 le préfet Thibaudeau fait suspendre la démolition et prend un arrêté de conservation, l’« Honneur de la Cité » est sauf dira-t-il ...
Classé en 1840, le site voit tous ses projets de rénovation rejetés par la ville car trop coûteux.
De 1887 à 1888 des travaux de conservation sont entrepris sous la direction de l’architecte en chef de la ville, Charles Durand.
Un monument grandiose ...
Réalisation grandiose pouvant rivaliser avec les Arènes de Nîmes ou d’Arles, il ne reste malheureusement pas grand-chose aujourd’hui de cet amphithéâtre.
Une reconstitution en 3D présentée par la Ville et l’Institut Ausonius permet aujourd’hui de juger de l’importance originelle de notre cher Palais Gallien.
Un lieu symboliquement et historiquement cher aux Bordelais, ainsi qu’aux auteurs de romans, à mettre peut-être encore plus en valeur ... Ce quartier a une âme !
Sources : Dossiers d’Aquitaine.
Ecrit par Dominique Mirassou