Imprimer en 3D ses objets, tout le monde peut le faire

La baisse drastique des coûts des techniques et équipements destinés à la création d’objets à la demande ouvre un vaste champ de possibilités aux entreprises et aux utilisateurs de la technologie d’impression 3D. Désormais, nombreux sont ceux qui peuvent y recourir tant pour leurs besoins personnels que collectifs. Découvrons ensemble ce qui facilite tant l’accès à ce nouveau mode de production.



À propos de l’impression 3D

Neal Stephenson, un auteur de science-fiction, décrit dans un de ses romans, L’Âge de diamant, un futur où, à l’aide de nanotechnologies, les machines procèdent à la synthétisation d’objets de votre choix. Si l’on peut dire qu’à ce jour, le monde n’a pas encore atteint un tel niveau d’évolution, il reste constant que les avancées de la technologie d’impression 3D sont perceptibles, visibles et palpables. Il faut croire que l’informatique est à la base de l’accélération du développement de la fabrication additive.

D’abord inaccessible en raison de son coût et de son caractère élitiste, l’impression 3D s’ouvre, de jour en jour, au plus grand nombre. En théorie, la 3D est d’une grande simplicité bien qu’elle permette de créer des objets à la demande. Son fonctionnement est d’ailleurs calqué sur celui d’une imprimante classique. Concrètement, l’imprimante 3D utilise un système de solidification au laser ou à l’eau en suivant le tracé préalablement défini dans un fichier. À la fin de chaque couche, la machine effectue un décalage vers le haut afin de solidifier la nouvelle couche. 

Cofondateur de Sculpteo, Clément Moreau reconnaît que la lenteur est la principale faiblesse de la fabrication additive. "Elle prend du temps", dit-il. Il faut compter environ une heure par centimètre. En revanche, la qualité des objets produits a fait de très grands progrès : on peut aujourd’hui créer des objets solides, avec un très bon degré de précision, et réaliser des formes qui seraient très difficiles à produire avec une machine-outil classique."

 

Créez vos propres modèles à l’aide d’une imprimante assemblée par vous-même

C’est depuis 2009 que Sculpteo s’est lancé dans la fourniture des services d’impression 3D. Basé à Vanves, non loin de Paris, son atelier de production, quant à lui, se trouve dans les Pyrénées. Son secteur d’activité, le développement de logiciels dédiés et l’impression de modèles et designs sur commande. Comptez quelques dizaines d’euros pour créer et imprimer vos figurines personnalisées. Vous pouvez, par exemple, utiliser une photographie pour réaliser la maquette de l’objet à imprimer. 

Au lancement de cette technologie, la plupart des grandes entreprises s’en servent comme un outil de prototypage rapide. Les imprimantes disponibles à cette époque étaient, toutes, de fabrication allemande ou américaine. 

De telles machines continuent d’être produites de nos jours, mais leur coût est très élevé. Il faut prévoir plusieurs dizaines de milliers d’euros pour s’en procurer. Cependant, les constructeurs automobiles s’en servent de moins en moins. Outre les services d’impression 3D, l’achat d’une machine d’impression 3D, que vous pouvez monter vous-même et à un coût abordable, est une autre possibilité.

C’est tout l’intérêt du projet Reprap. Rendu à sa troisième génération, ce projet vise à aider les utilisateurs à créer eux-mêmes leur imprimante 3D, moyennant quelques centaines d’euros. Il s’agit, et c’est ce qui est plus intéressant, d’une machine dont le matériau principal est le plastique. Mais vous pouvez vous en servir pour créer d’autres machines Reprap. Adrian Bowyer, un ingénieur britannique, en est le concepteur. 

 

Zoom sur les principaux utilisateurs de la 3D

Il appartient désormais à la catégorie de ceux qui conçoivent leurs objets sur un ordinateur pour ensuite les imprimer en 3D. Lui, c’est Thomas Roussel. Actuellement en service chez Pixologic, cet autodidacte s’est initié à la 3D, à travers des formations, avant de devenir le principal éditeur de logiciels de création 3D. "J’ai commencé à m’y intéresser en 1996, affirme t-il. À l’époque, la 3D était polygonale : on reliait des points. La technologie a énormément évolué depuis !"

Comparée aux machines-outils classiques, la réalisation des objets sans se soucier des contraintes de forme est l’autre avantage de la 3D. La perfection n’étant une certitude dans aucun domaine, il est nécessaire de s’entourer d’un maximum de précautions pendant la phase d’impression. La finesse de certains morceaux peut en effet justifier leur fragilité. Toutefois, le passage du virtuel au réel demeure la plus difficulté majeure que rencontrent les créateurs. " On se retrouve avec les contraintes du monde physique, comme les centres de gravité par exemple."

Selon Thomas Roussel, l’impression 3D est loin d’être un simple loisir pour les passionnés de mathématiques et de physique. Et d’indiquer que : "il faut bien sûr apprendre à manipuler la 3D elle-même, mais on trouve quantité d’outils à tous les prix et de tutoriels sur Internet. Aujourd’hui, souligne-t-il, la création 3D est bien plus artistique que technique."

Ecrit par La rédaction


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