Bordeaux
Né à Bordeaux le 22 décembre 1798, Antoine Gautier commence sa carrière politique en 1826, en devenant maire du Bouscat. Révoqué de ses fonctions, le 28 juin 1830 puis réintégré, il démissionne cependant de son poste au Bouscat pour devenir Conseiller municipal de sa ville natale, Bordeaux.
Antoine Gautier, Conseiller puis Maire
Conseiller et Adjoint dès 1830, il accède au poste de maire en 1849 (nommé maire par le prince-président Louis Napoléon Bonaparte le 15 Mars 1849), fonction de premier magistrat qu’il assumera jusqu’en 1860, malgré de nombreuses turbulences politiques.
Le coup d’Etat de Louis-Napoléon
N’étant pas constitutionnellement rééligible, le 2 décembre 1851, jour anniversaire du couronnement de son oncle, l’empereur Napoléon 1er, Louis Napoléon fait envahir l’Assemblée et se proclame prince-président. Contre des émeutes à Paris, le nouveau souverain fait donner la troupe, plus de 1000 personnes sont tuées et 30.000 arrêtées.
Le choix devient alors très simple, tout infidèle au prince-président est exilé ou déporté à Cayenne.
Les conséquences à Bordeaux
Après ce coup d’Etat, aux élections municipales de 1852, le préfet Haussmann modifie la liste présentée par le maire Antoine Gautier pour y inscrire les candidats officiels de Louis Napoléon.
Suite à ces manipulations qui éliminent les candidats Républicains, les Bordelais se désintéressent du scrutin et de la vie municipale. Le taux d’abstention aux élections municipales s’élève à plus de 73% des inscrits et c’est la bourgeoisie commerçante qui renforce sa présence au Conseil.
Le maire de Bordeaux écœuré !
Le prince-président Louis Napoléon Bonaparte veut devenir Empereur et fait passer son message.
Accueilli à Bordeaux le 9 octobre 1852 par le maire Antoine Gautier et salué par le président de la Chambre de Commerce, Duffour-Dubergier qui souligne :
« que le prince Napoléon Bonaparte n’a usé de son pouvoir dictatorial que pour rétablir l’ordre et solliciter nos intérêts si longtemps délaissés en nous dotant de canaux, de chemins de fer ….. »
Le second plébiscite pour rétablir l’Empire, organisé le 20 novembre 1852 va donner 13476 voix pour le oui, 1647 pour le non, mais va surtout donner lieu à un « record d’abstentions ». Le désintérêt pour la vie politique et pour la vie municipale a atteint à Bordeaux des sommets.
Le maire Antoine Gautier passablement dépité, va déclarer :
« je suis écœuré par tant d’indifférence, les électeurs ne valent pas le mal qu’on se donne pour eux ».
Le 2 décembre 1852, un simple décret du Sénat annonce :
« Louis Napoléon Bonaparte est empereur des Français sous le nom de Napoléon III ».
Sources : Dossiers d’Aquitaine

Ecrit par Dominique Mirassou
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