Loin des postures traditionnelles en matière de candidature aux élections où il est de bon ton d’alterner silence mystérieux, stratégie savante et impénétrable, positionnement de circonstance, alliances secrètes, déclarations péremptoires, celle d’Alain Juppé ne se nourrit ni ne se préoccupe de tous ces artifices qui s’ils passionnent les médias, irritent de plus en plus les français.
Loin des slogans
Loin des « moi président », et autre « le changement c’est maintenant » dont nous mesurons aujourd’hui à nos dépens, toute l’inefficacité, Alain Juppé ne semble pas prêt de sacrifier à des slogans aussi simplificateurs que racoleurs.
Trop sage, incapable de mener une campagne dure et hostile, leader illusoire des sondages qui ne devrait pas résister à l’épreuve de la confrontation, véritable bulle prête à éclater, telles sont les conclusions d’un certain nombre de commentateurs politiques dont l’analyse superficielle ne résiste pas à un examen attentif du personnage et de son action.
Si les journalistes parisiens n’éprouvaient pas tant de difficultés à sortir de la capitale, ils sauraient qu’Alain Juppé, en période électorale, est d’une très grande efficacité : son activité est inlassable, il ne laisse rien au hasard, et sa dernière campagne à Bordeaux couronnée d’un très large succès, en a été la parfaite illustration.
Quelque part atypique
En rien coutumier de promesses sans lendemain, Alain Juppé ne se réfugie cependant pas dans un silence prudent et reste malgré tout en tête des sondages après avoir fait de nombreuses propositions programmatiques claires et précises dans des domaines aussi divers que délicats et pas spécialement consensuels, tels par exemple la durée du travail, l’enseignement, les retraites, les dépenses publiques ou encore l’ISF……..
Rassembleur incarnant le volontarisme de la modération et de la tempérance et non pas le rassembleur mou que suggèrent certains de ses adversaires, il a su d’ailleurs à de nombreuses reprises montrer sa capacité de conviction et de médiation, par exemple au ministère des affaires étrangères ou encore lors de la crise à l’UMP.
Dans une France qui ne fait plus confiance aux politiques, Alain Juppé, en raison de son expérience, de son âge et de sa brillante carrière est certainement comme le traduisent les sondages, le reflet des aspirations de pas mal de français, tant les ambitions personnelles démesurées et autres boursouflures de l’ego ne le concernent pas, tant sa préoccupation de la France et des Français n’est pas au service d’un plan de carrière.
Une très solide bulle !
Bien que volontaire, actif et ferme sur ses convictions d’homme de droite, Alain Juppé est tout à fait capable d’admettre des idées qui viennent d’ailleurs, non pas par démagogie, opportunisme, ou pour trahir son camp, comme certains le disent avec véhémence et quelque agressive aigreur, mais tout simplement parce qu’un chef d’Etat n’est pas un chef de parti et qu’il lui appartient d’être à même de nuancer ses propres convictions.
Pas plus éphémère qu’intouchable, la candidature d’Alain Juppé, porteur semble-t-il, authentique et passionné d’un projet pour notre pays, n’a rien de la fragile bulle « sondagière » que certains évoquent, bulle qui à l’évidence dérange pas mal de monde, mais qui ne semble pas vraiment prête d’éclater ….

Ecrit par Dominique Mirassou
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