
Les États membres de l’UE se réuniront, en effet, pour discuter du renouvellement de la licence du pesticide phare de Monsanto. Si la Commission européenne est prête à reconduire cette licence pour une autre décennie, les votes de 3 pays peuvent l’en empêcher : ceux de l’Allemagne, de l’Italie...et de la France.
Problème ? Ça cafouille au sein du gouvernement français. Le Premier Ministre, sous l’influence des lobbys, a récemment indiqué qu’il attendait les conclusions de nouveaux rapports avant de prendre sa décision ; le porte-parole du gouvernement a lui affirmé que le glyphosate ainsi que tous les produits qui « menacent la santé des Français », seraient interdits en France d’ici la fin du quinquennat. Alors que 7 Français sur 10 déclarent être pour l’interdiction du glyphosate pour tous les usages, y compris agricoles, nous ne pouvons nous permettre aucune cacophonie, aucun délai, aucune condition. La position de la France doit être claire et ferme : non au glyphosate, maintenant !
En raison des règles de vote de l’UE, l’opposition de l’Allemagne, de la France et de l’Italie suffirait à bloquer la proposition de la Commission concernant le glyphosate. Aussi, même si d’autres gouvernement ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils soutiendraient le renouvellement de cet herbicide toxique, nous pouvons encore gagner. La France a une lourde responsabilité. En 2015, une importante étude du Centre international de Recherche sur le Cancer classait le glyphosate parmi les cancérogènes probables pour l’homme. Aujourd’hui, pas un jour ne se passe sans qu’un scandale impliquant le pesticide de Monsanto éclate quelque part dans le monde, obligeant le géant de l’agrochimie à tout mettre en œuvre pour éviter les répercussions sur son image.
Il y a peu, des dizaines de courriels internes, diffusés dans le cadre d’une poursuite contre la multinationale, révélaient la collaboration entre Monsanto et un cabinet d’experts-conseils mandaté pour inciter la revue scientifique Critical Reviews in Toxicology à publier un prétendu rapport « indépendant » concernant les effets du glyphosate sur la santé. Et cette semaine, Le Monde révèle comment la firme manipule les agences de réglementation pour éviter que le glyphosate soit classé cancérogène.
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