Portets

De retour de la Convention Citoyenne où elle aura la charge d’interroger Nicolas Hulot, Florence Mothe retrouvera le dimanche 17 novembre à 17 h au château de Mongenan un climat tout aussi orageux : celui des derniers jours de la Terreur qui ont amené à l’exécution de Robespierre. Souvent présentée dans les livres d’histoire comme une libération tant attendue, la journée du IX thermidor est, en réalité l’aboutissement d’un complot intérieur à la Convention qui se tramait depuis un mois. On sait la part que Bordeaux a prise dans l’affaire : convaincu de prévarication par Julien de Toulouse, inspecteur envoyé par Robespierre pour élucider le fin mot des scandales bordelais, Tallien craint pour sa vie. Sa maîtresse, Thérésia Cabarrus avec laquelle il avait mis au point un commerce très rémunérateur de grâces est incarcérée à Paris tandis que sa femme de chambre, Mme Fréhèle, qui participait au trafic, l’est également à Bordeaux. Tallien sait bien qu’il ne résistera pas à une "montée au Tribunal", c’est ainsi qu’on appelait à l’époque la comédie de procès se terminant toujours par une condamnation à mort prononcée par Coffinhal à la demande de Fouquier-Tinville, tous deux ivres de punch depuis les premières heures du matin. La Convention nage dans une atmosphère effroyable de dénonciation, de suspicion, de corruption. Les faux assignats s’y échangent non plus par millions, mais par milliards, enrichissant d’une manière outrageuse les plus culottés des députés. Un soir, Thérésia apprend qu’elle sera jugée le lendemain. Elle écrit une lettre à Tallien qui n’est ni une lettre d’adieu, ni une lettre d’amour, mais une lettre où elle lui reproche avec véhémence "son insigne lâcheté". Dès lors, un certain nombre de miracles se produisent. Le gardien qu’elle a chargé de porter le pli s’acquitte de sa mission. Tallien, qui se cachait, lui ouvre la porte. La lettre atteint son but et Tallien prend le risque de courir tout Paris afin de convaincre les députés " du marais ", c’est-à-dire ceux qui sont toujours d’accord avec le dernier orateur, de se rebeller le lendemain contre Robespierre. Ce dernier se sait menacé. Pour conjurer le sort, il a remis ce jour là son bel habit bleu ciel qu’il a porté pour la première fois à la Fête de l’Etre Suprême. Mais les choses ne vont pas se passer comme il l’espère. Il n’aura pas droit à la parole, des hurlement couvriront sa voix, une bagarre énorme éclatera, il sera terrassé et, tentant de se suicider, grièvement blessé à la tête, tandis que son frère se jette par la fenêtre et que l’invalide Couthon est précipité dans l’escalier. Ce sont trois presque cadavres que Samson exécutera le lendemain, place de la Concorde où les bois de justice ont été hâtivement ramenés. Le peuple conspue l’Incorruptible qu’il adulait la veille. La Révolution est elle achevée ? Que nenni. Elle durera encore plusieurs années, de complots, de famines, de guerres, de malheurs, mais la Terreur n’est plus et l’on respire enfin.
Pour tout savoir des dessous du IX thermidor, rendez-vous dimanche à 17 h au château de Mongenan.
Renseignements : 05 56 67 18 11, visite tous les jours de 14 h à 18 h.
visite le dimanche à partir de 14 h, durée une heure.
Conférence suivie de la dégustation gourmande des vins du domaine.
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