
Selon Abdikadar Youssouf Aden*, coordinateur du programme de lutte contre le paludisme à Djibouti, ce dernier fait le constat suivant quand il parle du paludisme et du Covid 19 : "les symptômes des deux maladies sont similaires". Pour un spécialiste qui est au contact du paludisme chaque jour, il est tout à fait à même de poser ce genre de diagnostic comparatif car à Djibouti les gens se débattent entre ces deux maladies et donc on peut penser que l’utilisation de l’hydroxychloroquine n’avait rien d’absurde puisqu’on l’utilise contre le paludisme. C’est là qu’il serait intéressant de connaitre les résultats de l’administration d’antipaludéens sur les malades doublement atteints sans aller s’embourber dans des essais cliniques compliqués dont on a déjà abandonné la piste. Ceci a quelque chose de plus inquiétant car si les symptômes sont analogues et non identiques, serait-il possible que le mode de transmission soit analogue lui aussi avec l’apparition d’une nouvelle espèce de moustique, l’ anophèle stephensi venu d’Asie et qui progresse doucement vers l’Ouest puisqu’il est déjà signalé en Ethiopie et au Soudan. Abdikadar Youssouf Aden fait aussi un lien avec le changement climatique sans toutefois le rendre prépondérant dans cette affaire. Une récente étude publiée dans la revue scientifique américaine PNAS met en garde contre l’expansion de cette anophèle stephensi , originaire d’Asie, dans plusieurs pays du continent africain, déjà lourdement endeuillé par la maladie parasitaire qui commence à supporter la conjugaison des deux fléaux.
*A Djibouti, « il est de plus en plus difficile de lutter contre le paludisme » Léa Masseguin
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