Si la portée symbolique de l’I.S.F. vis-à-vis de très nombreux français n’est pas négligeable, son inefficacité économique pour ne pas dire sa nuisance est bien réelle. Alors que le caractère redistributif de l’impôt est accepté par tous, il serait temps de se pencher sur la taxation absurde, stupide et contre-productive du capital telle qu’elle est pratiquée en France.



L’éternel débat

Débat passionné qui oppose ceux qui voient dans l’I.S.F., l’expression caricaturale et idéologique d’une pression fiscale absurde, à ceux pour qui il est la garantie de l’équité et de la redistribution via la fiscalité. Débat à priori fondamental mais néanmoins tout à fait hors sujet dès lors que, comme tout autre impôt, l’I.S.F. doit être jugé avant tout et même seulement, à l’aune de son efficacité sociale et économique, et qu’il est bon de noter que la France est le seul des grands pays développés à maintenir cet impôt.

Triste bilan

Alors que nombre d’analystes sérieux constatent que l’I.S.F. coûte plus cher à l’Etat qu’il ne lui rapporte car depuis sa création il a conduit à l’exil plusieurs dizaines de milliers de français, faisant perdre au Trésor Public entre 12 et 15 milliards de recettes par an, pour ne rapporter que 4 milliards, soit à peine ses coûts de gestion. Qu’il est une source considérable de sorties de capitaux et pèse significativement sur le potentiel de croissance économique et ne contribue quasiment pas à la redistribution et à la réduction des inégalités.

Alors que de de nombreuses voix, de droite comme de gauche, s’élèvent pour critiquer la complexité et l’inefficacité de l’I.S.F., nos gouvernants passés et présents à quelques aménagements près, se sont bien gardés de délibérer efficacement sur un impôt qui s’il ne rapporte rien au pays, et même lui coûte quelques milliards, pourrait s’avérer être électoralement un sujet très sensible.

L’aveuglement

Ne pas vouloir reconnaître que l’I.S.F. appauvrit notre pays, par ailleurs surendetté, qu’il contribue à faire partir capitaux et talents, qui vont souvent enrichir nos voisins, à augmenter les difficultés des P.M.E. familiales dont le nombre se réduit chaque jour un peu plus dans notre pays, revient à l’évidence à sacrifier le bon choix économique et social pour notre pays sur l’autel de la popularité de nos gouvernants, élections obligent !

Oui, en France, l’expatriation fiscale est significative, oui l’ISF est une des causes majeures de ces départs, oui les conséquences de ces départs sont importantes pour les finances publiques et l’ensemble de l’économie, oui l’ISF aurait déjà coûté au pays, 200 milliards d’euros de capitaux, empêché la création de dizaines de milliers d’emplois et affecté significativement le PIB.

L’attentisme coûteux en la matière de nos dirigeants successifs de droite comme de gauche, dure depuis trop longtemps. En commençant, tout en faisant preuve de pédagogie et de courage, par supprimer la mécanique tout à fait néfaste de l’ISF, contrat à l’évidence perdant/perdant qui ne fait qu’appauvrir la France et les Français et en repensant notre système fiscal dans le sens de plus d’efficacité économique et de cohérence sociale, nos futurs dirigeants feraient œuvre utile.

Si l’affirmation selon laquelle « la capacité d’un pays à être solidaire dépend directement de sa capacité à attirer les créateurs de richesses » n’est pas une idée partagée par tous, que penser de l’espérance économique et sociale d’un pays qui cultive sa capacité à les faire fuir….

Ecrit par Dominique Mirassou


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