Romain Tardy, né à Paris il y a 32 ans est un artiste visuel qui développe son travail en mêlant image, lumière, son et mouvement pour questionner le monde numérique. Ses installations font souvent appel à la technique du mapping vidéo qui entraîne un questionnement permanent sur le rapport qu’entretient la réalité face à l’imagerie informatique et les changements sociétaux qu’elle induit. Elles utilisent la lumière comme moyen pour augmenter des architectures existantes ou des structures imaginées par l’artiste. Comme ici lors de l’exposition Nobody knew you’re a dog. Un titre qui d’ailleurs n’est autre que le détournement de la légende d’un dessin de Peter Steiner paru en 1993 dans The new Yorker. On y voit deux chien qui discutent et l’un dit a l’autre : « Sur internet personne ne sait que tu es un chien ». Une dessin qui pointait déjà à l’époque le développement massif d’internet ainsi que la dématérialisation du monde et des personnes.

Cette exposition propose ainsi un voyage physique et mental à propos de notre propre existence en tant qu’homo numéricus du XXIème siècle. Romain Tardy, reconnu comme une pointure dans le domaine de l’art numérique et du VJing (art de mixer des images, des vidéos et des lumières en temps réel, souvent utilisé lors de concerts ou de performances) propose une série d’œuvres qui nous incitent à la réflexion vis à vis de notre société, de plus en plus connectée. Entre réel et virtuel il fait de la base sous-marine de Bordeaux, lieu emblématique, un endroit hors du temps. Avec certaines de ses œuvres, il confronte le spectateur à sa propre consommation des réseaux sociaux et d’internet et leurs conséquences sur notre vie quotidienne. Avec d’autres, plus esthétiques, il dépeint un monde en mutation permanente soutenue par le numérique. Mais qu’en est-il de notre cerveau dans tout cela ? Difficile d’en avoir la réponse.